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A
la mémoire du Lieutenant Aimé Brun |
Aviateur
et Résistant |
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Le
Lieutenant Aimé Brun était né à Mesnay dans le
Jura le 14 avril 1900, scolarisé à Arbois, il se
montrera un élève particulièrement brillant. |
Encore
simple Soldat, il sera breveté
pilote à Istres le 23 décembre 1921 (n°19383),
pilote de Chasse, il
sera affecté le 12 mars 1928 sur la Base Aérienne
de Dijon à l' Escadrille
Spa 15 au sein du 32ème Régiment d'Aviation devenu
mixte. |
C'est
vers 1928 qu'il rencontrera et se liera d'amitié avec
l'Adjudant Chef Eugène Prévost, son aîné, également
pilote Breveté ( n° 7794 du 29/07/1917 à Etampes)
et ancien combattant de la Première Guerre
Mondiale. |
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Affecté
à la 1ère Escadre de Chasse depuis 1937, le Lieutenant Aimé Brun
participera à la Campagne de France, il volera sur
Bloch 152. |
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L'Escadrille Spa 15 sur Wibault
à Dijon dans les années 1930, Aimé Brun est le
2ème en haut en partant de la droite. |
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Bloch de la Spa 94, photo provenant
de l'album d'Aimé Brun, et représentant un de ses
camarades. |
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Chef de
patrouille, il commandera tour à tour les 1ère et 3ème
Escadrilles et notamment la SPA 94 "Mort qui
fauche" du GC II/1. |
Le 15 mai 1940,
Aimé Brun sera
légèrement blessé une première fois lors d'un
combat acharné au Nord est de Charleroi (verticale de
Monthermé) contre des
Messerschmitt Bf 109 du I./JG 3 très supérieurs en
nombre : |
Durant toute la mission, la patrouille a
conservé un dispositif très serré et mobile. A
17h17, je vois piquer devant moi le n°1 (CNE Véniel);
il attaquait l'ennemi pour dégager les bombardiers
protégés A peine engagé à sa suite, je fus tiré.
Une rafale de balles atteignit mon appareil. La
majorité des projectiles ont endommagés le fuselage
et l'habitacle (pare-brise, instruments de bord).Une
grosse fuite d'huile m'inonde, mais le moteur ne
montrera aucune défaillance. Une balle étant
déviée m'a frappé au pied gauche ne m'occasionnant
qu'une meurtrissure. Je me suis dégagé en vrille et
ai pris la direction du soleil qui était à l'Ouest.
J'étais aveuglé par l'huile qui augmentait de
température mais je pus atterrir normalement, à
trois kilomètres de Fraillicourt, en bordure de la
route Rethel à Rozoy-sur-Serre. |
On dénombrera une centaine d'impacts de balles sur le
Bloch 152 du LTT Brun, et plus de 300 sur celui du CNE
Véniel. Ce combat vaudra au LTT Brun une citation à l'ordre
de la Division Aérienne et la croix de Guerre avec
étoile d'Argent. |
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Le Lieutenant Aimé Brun sera blessé une seconde
fois, mais plus gravement le 11 juin 1940,
vraisemblablement lors de l'interception par le GC
II/1 d'un Kettel de 3 Dornier 17 du II./KG 2 qui s'en
prenaient à basse altitude à une division
d'artillerie française en retraite.
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Le combat du 11 juin qui se déroula au dessus de Mailly-le-Camp
(Aube) lui vaudra une citation à l'ordre de l'Armée de l'Air et
l'attribution de la Croix de Guerre avec palme. |
Le LTT Aimé Brun, Chevalier de l'Ordre de la
Légion d'honneur quittera l'Armée à sa demande le 2 janvier
1941 . Devenu représentant en
machines de bureau, rue Violet le Duc à Dijon, il retrouvera son camarade Prévost qui
exploitait une Porcherie à Ouges (21). |
Éprouvé par la Guerre, père de famille et déjà plus très
jeune, c'est de l'intérieur, loin des feux de la rampe, que le
Lieutenant Aimé Brun choisira de faire face et de continuer le combat. |
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Dès 1940, l'Activité des troupes d'occupation allemandes sur la
Base Aérienne de Dijon avait été mise sous étroite
surveillance par le responsable de secteur Dijon-Lyon du réseau
Alliance,"Vallori ". Les Allemands qui ont installés une
porcherie importante sur la Base recruteront imprudemment Eugène
Prévost, qui aux premières loges fournira rapidement à Aimé de
nombreux renseignements sur les installations, les mouvements des appareils
et des unités. Aimé devenu Chef de Secteur du réseau Alliance après l'arrestation de "Vallori" à Lyon
fera de fréquents voyages à Paris et Lyon pour acheminer entre
autres, les informations collectées par Prévost et Paul
Reuillon du Groupe Jade Amicol des FFC. |
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L'indicatif
d'Aimé Brun était K-22 et son alias "Campagnol
" ( Région "Forteresse", secteur
Dijon. ). |
Début 1943, malgré sa grande discrétion, Aimé Brun sera
suspecté par des agents infiltrés du Contre espionnage
Allemand, et notamment par le tristement célèbre
Lieutenant Merck de l'Abwehr Dijon. Brun se cachera de
fin septembre à début décembre dans une ferme à
Arc sur Tille. |
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Londres mettra en oeuvre son exfiltration par train
+ avion Lysander va Paris, mais
le terrain d'aviation clandestin découvert, l'opération devra etre
ajournée, il n'aura alors d'autre choix que de se cacher chez son
compagnon Eugène Prévost à Ouges.
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Vraisemblablement dénoncé ou trahi par des filatures de
l'Abwerh,
la milice française donnera l'assaut à la maison de Prévost (actuel 42
Cours Général de Gaulle à Ouges), dans la nuit du 1 au 2
janvier 1944. Prévost tentera de s'enfuir, mais les deux hommes seront arrêtés
sous les balles et conduits à la Prison Départementale de Dijon. |
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Profitant de l'ouverture de sa cellule,
Aimé Brun tentera de s'évader en sautant depuis
la coursive du deuxième étage de la Maison d'Arrêt. Il
sera gravement blessé et sera quand même
torturé sans égards par les Allemands,
mais ne parlera pas.. |
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Le 17 mars 1944, Eugène Prevost sera conduit au Camp de Sûreté de
Schirmeck, Aimé Brun le rejoindra le 4 juin, quelque deux mois et
demi plus tard. |
Eugène Prévost transféré à la prison de Wolwack sera
libéré par les alliés en
1945. |
Le
Lieutenant Aimé Brun conduit au Struthof à Natzweiller en Alsace
sera massacré, battu à mort et achevé d'une balle dans la nuque
par ses gardiens avec plus de cent autres de ses camarades du
réseau Alliance dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, leurs
corps suppliciés seront brûlés dans le four crématoire du camp. |
Après guerre, le témoignage d'un des rare rescapé permettra la
découverte sous le plancher d'un baraquement d'une bouteille
dissimulés contenant un certain nombre de messages, dont un de la
main d'Aimé. |
Capitaine à titre posthume
en 1946, il était titulaire de la médaille de la Résistance.
Une rue de Longvic porte son nom.
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"On
a rien donné, tant qu'on a pas tout donné" |
Georges
Guynemer. |
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Sources et
remerciements : |
Remerciements
tout particuliers au Commandant Jean Christophe
Gautheron de Dijon qui sauvera les documents
présentés de la destruction et de l'oubli. |
Travaux de
recherche de Gilles Hennequin," Livre Résistance
en Côte d'Or, Tome 2. (contact par
clic vignette livre ) |
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Livre de Marie-Madeleine
Fourcade, L'Arche de Noé : Réseau Alliance,
1940-1945, Paris, Plon 1998 (Fayard, 1968, Plon,
1982), (pages 426, 625 et 639) |
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Mr Christophe Brun, petit fils d'Aimé Brun. |
Travaux de
recherche de Arnaud Gillet, Livre "les victoires
de l'aviation de chasse française, tomes 2 &
3" |
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