Histoire de l'aérodrome de Dole-Tavaux
Le GR I/33 à Tavaux ( du 2 Avril au 3 Juin 1940 )

Daniel Gilberti 2009

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          L'ordre de bataille du 10 Mai 1940 indique que le Groupe de Reconnaissance  GR I/33 rattaché à la 6° Division aérienne (en formation) se trouve sur place avec des bimoteurs Bloch 174 fraîchement livrés ...
           Le déplacement du groupe de Saint-Dizier-Robinson  vers Tavaux aura lieu le 2 Avril 1940 à 9H00, 
           Ce faisant il se place sous les ordres du General Odic commandant la ZOAS .
            Le GR I.33 à pour mission de renforcer le GR I/55, afin d'éviter toute tentative ennemie de contournement par l'alsace ou la Suisse .
            Le G.R.1/33, commandé par le Commandant Dronneau dispose selon les sources de :
                 - 4 à 7 bimoteurs Potez 637
                 - 6 à 7 bimoteurs Potez 63.11
                 - 3 à 5 bimoteurs Bloch 174
            (Se trouve également sur le site le Morane 406 du QG Z.O.A.S (Gpt24) 
     Si les Bloch 174 peuvent franchir la frontière pour s'en aller effectuer des missions de reconnaissances jusqu'à 150 km 200 Km outre-Rhin, les Potez quand à eux ne sont pas autorisés à pénétrer le territoire Allemand sur plus de 50 Km .
      Les contraintes dues au déplacement du groupe, mais surtout la persistance du mauvais temps empêchera les missions jusqu'au 13 Avril 1940 .
       Le 20 avril, accident à Tavaux du Potez 63.11 C3 n° 181 du GR 1/33 qui fait un cheval de bois, l'appareil est sévèrement endommagé : Aile droite déformée, train et hélice droite HS.
  10 mai 1940, la Luftwaffe attaque à l'ouest, Tavaux est épargné...
   A l'aube du 10 mai 1940, une offensive massive de toutes les composantes de la Luftwaffe est lancée, s'en prenant à toute nos bases aériennes, elle vise à annhiler et détruire le potentiel aérien français. L'effet de surprise entraînera une certaine confusion en terme de riposte de notre aviation. Coté confusion, les Allemands ne seront pas en reste, la moitié au moins des 20 Heinkel 111 du III/KG 51"qui décolleront de Langsberg vers 14H00/14H30 heure allemande pour viser le secteur de Dijon iront bombarder par erreur la ville Allemande de Freiburg !
    Cette "Kolossal" erreur fit des victimes outre Rhin et déchaînera la colère du Maréchal Goering.
    Les comptes rendus allemands font état de ressemblances entre les terrains de Freiburg Breslau et ceux de Tavaux et de Dijon...
    Il semble bien que se sera l'action de la chasse française qui créera une certaine panique parmi les assaillants et dispersera les avions au point qu'ils en perdent le sens de l'orientation .  
    Si la base de Dijon sera effectivement bombardé dans d'assez faible proportions suite à cette dispersion des moyens offensifs Allemands, la base de Tavaux sera complètement épargnée...
    "Edelweiss " bien que reconnaissant les faits, ne soit guères bavardes pour ce 10 mai 1940 .
       Le 3 Juin 1940 Le Groupe de reconnaissance GR I/33 fera mouvement vers sa nouvelle affectation de Martigny les Gerbonvaux, pour y épauler le II/33 et le II/52 . 
       Vers 15 h 45, 5 Bloch 174, 4 Potez 63.11 et 4 Potez 637 décolleront de Tavaux . 
       Vraisemblablement suite à un problème moteur, le Bloch 174 N° 17 en perte de vitesse après avoir pris un virage à basse altitude s'écrasera sur un petit hangar dans un verger au plein centre de Damparis . (des témoins se souviennent d'avoir entendu l'avion pétarader, semblant avoir des ratés ...)
       L'avion s'embrasera rapidement, des témoins se souviennent de l'aluminium en fusion qui coulait dans les sillons, du bruit des munitions des armes de bord qui explosaient en se consumant, l'un des membres de l'équipage qui avait peut être tenté d'évacuer l'avion avait été décapité par le bord de fuite, son casque de vol et une partie de sa dépouille mortelle gisait à distance de l'avion. 
       Les trois membres de l'équipage seront tués :
       LTT Germette (pilote) SGC Vaillant (mécanicien) et SGC Rebois (radio) .  
       Il se fallut de peu que viennent s'ajouter des victimes parmi la population, nombre d'enfants et d'inconscients s'approchaient de l'avion en flamme, alors même que les munitions explosaient et fusaient bruyamment, ils furent heureusement tenus à distance par la présence d'esprit d'un villageois occupé à des travaux de jardinage à l'instant de l'accident .

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    Les corps atrocement brûlés des malheureux ne pourront être extraits des décombres de l'appareil qu'après qu'il soit complètement consumé, transportés en chapelle ardente à l'infirmerie de l'hôpital de Sainte Ylie, ils seront ensuite inhumés au cimetière de Tavaux.
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