Daniel Gilberti 2008

 DIJON Bombardement du 25 Avril 1944

      Les effets du  bombardement de Dijon le 28 Mars 1944 seront jugés insuffisants, une nouvelle mission devra etre effectuée le 25 Avril.
      121 forteresses volantes B-17 G américaines appartenant pour l'essentiel à la 3°division de bombardement (95th Bomb Group) seront engagées dans cette opération, ils seront accompagnés par des chasseurs en protection, notamment des P-51 du 363th Fighter Squadron.
       L'alerte sera donnée vers 9h30 à l' heure Allemande, l'attaque durera une bonne dizaine de minutes de 9h45 à9h55.
       Les B-17 américains volant Sud-est / Nord-ouest à haute altitude (entre 2000 à 5000 mètres) largueront 1191bombes explosives de 500 Livres et 803 bombes incendiaires de 100 livres soit environ 307 tonnes de bombes.
       Le nombre de bombes non explosées est inconnu, certaines bombes explosives à retardement exploseront jusqu'à 3 heures après le bombardement.
       Le bombardement fera d'important dégâts, les Allemands restés passifs durant l'attaque ne seront guère loquaces avec les autorités françaises pour ce qui est des dégâts sur la base. 
       Par contre les renseignements alliés fondés sur l'observation aérienne sont assez précis et éloquents :
 Piste & zone opérationnelle (Source Alliés) :
      Le débriefing indique de nombreux cratères de bombes au sud, de l'est à l'ouest, vers le seuil de la piste, 10 larges impacts sur la piste même, 12 plus petits en fin de piste, et 16 cratères larges sur le Taxiway.
      L'horizont light, les installations d'éclairage en bout de piste, le local du transformateur électrique sont détruits, le câble d'alimentation à haute tension de 45.000 volts et tous les cables adjacents sont coupés. 
      Le cercle de compensation destiné à l'étalonnage des instruments de bord est effacé par 4 cratères de bombes.
      Il est indiqué que la zone utilisée par la chasse de nuit allemande est détruite par de nombreux impacts de bombe.
 Infrastructures & quartier Ferber  (Source Alliés) :

Repère  1 : Deux hangars complètement détruits, (en fait un hangar double complet, occupé par le GC 3/3 de 1939 et la moitié nord de l'ancien hangar du GAO 508  )
Repères 2 : Deux hangars endommagés, ( en fait l'ancien hangar double du GC 1/3 de 1939).
Repère  3 : Un atelier éventré et endommagé, ancien hangar à avions du GC II/7. 
Repère  4 : Deux ateliers détruits, (en fait un atelier et au moins, ancien hangar avion de l'état major français en 1939 et deux grands batiments, celui de gauche servait à la même époque de dépôt de carburant en bidonné, celui de droite à stocker des voilures, il est très difficile de savoir à coup sur, le rôle qu'il était dévolu sous l'occupation ...)
      Note : la tour de contrôle Allemande ou batiment 24 entre les repères 3 & 4 est indemne .
Repères 5 : Nombreux dégâts aux casernements et batiments administratifs, le batiment 80 de commandement (repère de droite) sera littéralement coupé en deux, les anciens grands hangars à véhicules qui l'entourent seront détruits .

1946.bat80.1.JPG (107146 octets)

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Le batiment 80 (actuel PC base) encore en réparation en 1946, il sera littéralement coupé en 2 lors du bombardement du 25 avril 1944.

 Dégâts aux appareils & personnels allemands (Source Alliées et Allemandes) :
      Deux Heinkel 111 seront détruits, trois autres sévèrement endommagés et un dernier plus légèrement.
                  Note : les deux He 111 détruits sont confirmés par des sources françaises.
       Un Junker W34 et un autre He111 déjà immobilisés par le bombardement du 28 mars 1944 seront touchés à nouveau et désormais complètement détruits.
       Deux Junker 88 seront détruits à 100%, trois à plus de 80%, un dernier plus légèrement (20%) *
       Un second Junker W 34 sera endommagé.
       D'autres appareils pouvaient se trouver dans les hangars et ateliers détruits.
       On note 7 blessés et un officier allemand tué par des éclats de bombe : le Cne Michel (Hauptmann).
     *   Pour ce qui concerne les pertes reconnues du coté allemand, les fichiers du GQG sont incomplets pour 1944 , seules les unités de service et de seconde ligne sont renseignées :
25.04.44 Appartenait au Junkers Frontreparatur Betrieb, détruit à 100% lors du bombardement  Junker 88 D1 wk 430427
25.04.44 Appartenait au Junkers Frontreparatur Betrieb, détruit  à 100% lors du bombardement  Junker 88 A4 wk 2651
25.04.44 Appartenait au Junkers Frontreparatur Betrieb, détruit à 30% lors du bombardement  Junker 88 A4 wk 2300
25.04.44 Appartenait au Junkers Frontreparatur Betrieb, détruit  à 30% lors du bombardement  Junker 88 A14 wk 144443
25.04.44 Appartenait au Junkers Frontreparatur Betrieb, détruit à 15% lors du bombardement  Junker 88 A14 wk 144502

        Les dégâts collatéraux ne seront heureusement que matériels, on en trouve le relevé aux archives départementales de Côte d'Or. 

 Dégâts collatéraux (Source préfectorale) :
      Six entonnoirs de bombes seront trouvés sur les territoires des communes de Ruffey les Echirey & de Bellefond, à proximité de la ligne de chemin de fer Dijon-Is/Tille .
     A Sennecey, la ferme de Bray, situé à proximité d'une batterie de Flak allemande sera mitraillée et incendiée 
      Des bombes tomberont  à l'entrée du village de Longvic, on note une dizaine d'impacts dans les champs et jardins, une d'elles en explosant à proximité endommagera une voiture de tramway de la ligne Dijon-Ouges, sans toutefois que l'on déplore de blessés.
      La ligne électrique de 15.000 volts des tramways Dijon-Longvic sera coupée, mais il est indiqué qu'elle sera réparée 24 heures après.
         Les alliés indiquent dans le débriefing que la base est désormais privée d'éclairage, d'électricité et d'alimentation en eau.
         En tout cas les dégâts seront jugés encore insuffisants, on a aucune certitude quand au potentiel des Chasseurs de nuit, et un une autre mission de bombardement devra avoir lieu ultérieurement .
Raid du 4 Mai 1944: Le Wing Commander Goodman Abat 4 Heinkel 111 du IV/KG55
     Un rapport de la Gendarmerie de Genlis en date du 5 mai 1944 stipule qu'un chasseur US ou RAF survole le camp d'aviation de Longvic est abat en un combat 5 avions allemands :
1 tombé sur Ouges entre les écluses 61 et 62 du Canal de Bourgogne
1 tombé sur Ouges vers la ferme du Vernois.
1 troisième est tombé sur le camp d'aviation
Les 2 autres en dehors du territoire de le commune ...
       Le Pilote britannique n'est autre que le Wing Commander Geoffrey Horace GOODMAN, titulaire de la Distinguing Flying Cross (D.F.C) commandant le squadron 151 ( d'octobre 1943 à Novembre 1944) .
       Il recevra à cette occasion une autre décoration prestigieuse : la D.S.O  (Distinguing Service Order).
       Son navigateur était le Flight Officer W.F.E THOMAS . 
        L'avion était un De Havilland Mosquito Mk XIII codé MM446 venu de la base de Predannac en Cornouailles.
Geoffrey Goodman qu'en à lui ne revendique que quatre avions seulement , ce qui correspond aux pertes de la Luftwaffe :
       Son rapport indique le départ de mission à 16 heures, il repère un Kettel de 3 Heinkel 111 volant vers l'est à 2000 pieds .
       Ils incendiera les moteurs du premier bombardier à gauche de la formation, il tombera en feu et sera observé se consumant au sol avec tout son équipage.
      Ils engage ensuite le second (leader), qui un moteur touché tombera en feu à son tour, trois hommes en parachute furent observés, l'avion sera également observé se consumant au sol .
      Il abat le troisième qui tomba en tournoyant moteur et fuselage touché, cette fois encore, trois hommes purent s'en extraire munis d'un parachute ... 
      A ce moment Goodman était à la parfaite verticale de la base, il aperçoit un quatrième appareil volant vers le Nord, 
       Le quatrième avion observé fit un large détour à l'ouest, se dirigeant vers le sud, une mois son moteur droit touché et arrêté, le tir du Mosquito mis le feu au moteur de droite, toucha également le fuselage et envoya l'avion tomber en vrille et s'écraser en feu au nord-est de la base .
      G.Goodman aura tiré 523 Coups coups.
     Sources : Rapport Gendarmerie Nationale du 5.5.44, Rapport de G.Goodman, Pert-Lists du KG IV/55, Mrs Hennequin & Al Brown, Journal Kent Messenger du 16 Juin 1944 qui relate l'évènement .
Des avions Torpilleurs 

     La Luftwaffe perdait la maîtrise de l'espace aérien, et la zone devenant trop dangereuse, avril-mai 1944 voit le départ du IV/KG 55.

      Vers le 10 juin 1944, fuyant le débarquement de Normandie une unité travaillant pour le compte de la Kriegsmarine, le KG 26 avec ses avions torpilleurs Junker 88 fit un court séjour à Longvic ou une catapulte Heinkel fût été installée pour l'occasion.

      Des ateliers de montage pour les éléments consommables de la catapulte auraient avaient été aménagés dans la mairie de Longvic .

      Des éléments de la Kriegsmarine auraient installés un atelier de remplissage d'air comprimé à 400Kg pour les torpilles autopropulsées dans le parc du Château de Neuilly .

       Du 30 juin au 2 juillet le 1./KG 54 et III/KG 54 feront escale à la base ...

       Il existe dans les archives du Service historique de l'Armée de l'Air une note de la direction générale des services spéciaux (Alger 12.08.44) qui précise la présence à Longvic de 25 appareils partant en mission généralement vers 17H00, ou à l'aube et chargés de torpilles marines !       

   Le 2 mai 1944, accident d'un Focke Wulf 190 F8 du Flugzeugüberführungsgeschwader 1 suite à un éclatement de pneu à l'atterrissage. L'appareil (wk 580626) est endommagé à 40%, son pilote l'Ofw Rudi Orler sera blessé dans l'accident .
Le I/NJG 2 à Longvic 
    A partir du 8 août 1944, le Groupe de Chasse de Nuit I/NJG2 équipé de bimoteurs Junker 88 viendra de Châteaudun pour s'installer à Dijon, il s'y trouverait au complet le 11. 
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