1944 et les Bombardements Alliés

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28 Mars 1944 Bombardement de Longvic par un B17 du 384 th BG de Grafton (GB)

La Flak Allemande
La base Aérienne de Dijon était  puissamment défendue par la DCA Allemande  :
  - Fauverney, Neuilly, Rouvres, vers les fermes de Romelet, le long du canal, en plein champs et sur la base aérienne même. 
 -  Les forts de Dijon occupés étaient constitués en dépôts de matériel et de munitions et étaient également pourvus de DCA .
Un rapport FFI indique fin août 44 la présence de 8 gros canons de 10.5 flak à Sennecey-les-Dijon entre le canal et le voie ferrée.
1944 vit les premiers bombardements alliés de la base de Longvic.   
Les Américains devront utiliser des moyens très importants contre les bases de la Luftwaffe de Dijon & Tavaux.
La Mission 212 du 6 Février 1944
     Les Archives de la 8° Air Force font état d'une mission de bombardement confiée à 303 Forteresses volantes B-17 visant Dijon-Longvic et Nancy-Essey, celle-ci sera annulée, seuls 60 des B-17 prévus largueront leurs bombes sur la cible d'opportunité de Caen-Carpiquet .
Le bombardement du 28 Mars 1944, mission 84
       Les conditions de visibilité sur l'Allemagne étant désastreuses, les cibles potentielles situées en France seront traitées par l'USAAF, Chartres, Reims, Châteaudun ...
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    Faisant suite à des renseignements transmis avec difficulté par le maquis et qui laissent apparaître quelques imprécisions, un premier bombardement de la base aura lieu le 28 Mars 1944 . 
      Les Chasseurs de Nuit du NJG 4, les Heinkel 111 du IV/KG 55 et les ateliers du Junker Frontreparatür Betrieb étaient visés.

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Bombardement de la base de Dijon par des B-17 du 306th Bomb Group,
     Le 28 Mars 1944 vers 14H40, et  pendant 11 minutes :
     117 forteresses volantes B-17 de la 8th Army Air Force, Bomb Groups 91, 303, 305, 306, 379 et 384 déversent 902 bombes explosives de 500 livres et 1718 bombes incendiaires de 100 livres soit près de 283 tonnes de bombes d'une altitude moyenne de 6000 m en 6 vagues successives .
    Trois premières vagues venant par le Sud déverseront 222 bombes GP de 500 Livres et 1718 bombes M47 A-1 de 100 livres.      
       14h42 Le 384th BG avec 20 B-17 depuis l'altitude de 5900 mètres
       14h43 Le 303th BG avec 20 B-17 depuis l'altitude de 5500 mètres.
       14h44 Le 379th BG avec 20 B-17 depuis l'altitude de 6100 mètres.
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Bombes Incendiaires de 100 Livres (384th Bomb Group) Bombes Explosives de 500 Livres (306 th Bomb Group)
     Puis trois dernières vagues sous un angle diffèrent pour éviter les fumées des incendies larguent 680 bombes de 500 livres :   
       14h49 Le 305th BG avec 19 B-17 depuis l'altitude de 5600 mètres.
       14h51 Le 306th BG avec 20 B-17 depuis l'altitude de 5600 mètres.
       14h53 Le 92th BG avec 18 B-17 depuis l'altitude de 5900 mètres.
      Pour finir, ce furent  les nombreux Mustangs P- 51 de l'escorte qui effectuèrent  un straffing à basse altitude, l'un d'eux coupa avec sa dérive la ligne électrique en bordure du canal.
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     Les dégâts furent considérables même si beaucoup de bombes incendiaires sont tombées hors  de la base sur les terrains d'Ouges . Des explosions se produiront encore 20 heures après la fin du bombardement.     
 <<  Relique d'une bombe incendiaire Américaine de 100 livres, récupérée par un riverain après le bombardement du 28 mars 1944.
     C'est surtout le sud du terrain qui fut touché, la caserne Ferber et des hangars furent endommagés,  18 appareils furent détruits dont 10 Junker 88 de l'atelier de réparation et de maintenance Junker Frontreparatür Betrieb :  
Junkers Frontreparatur Betrieb Ju 88 A4 Werke Nummer 4553 Détruit à 100%
Junkers Frontreparatur Betrieb Ju 88 A4 Werke Nummer 14469 Détruit à 100%
Junkers Frontreparatur Betrieb Ju 88 A4 Werke Nummer 142247 Détruit à 100%
Junkers Frontreparatur Betrieb Ju 88 A4 Werke Nummer 144464 Détruit à 50%
Junkers Frontreparatur Betrieb Ju 88 A4 Werke Nummer 142355 Détruit à 40%
Junkers Frontreparatur Betrieb Ju 88 A4 Werke Nummer 140501 Détruit à 30%
Junkers Frontreparatur Betrieb Ju 88 A4 Werke Nummer 1467 Détruit à 100%
Junkers Frontreparatur Betrieb Ju 88 A4 Werke Nummer 140704 Détruit à 20%
Junkers Frontreparatur Betrieb Ju 88 A4 Werke Nummer 3665 Détruit à 20%
Junkers Frontreparatur Betrieb Ju 88 A4 Werke Nummer 144726 Détruit à 100%
... Bü 181 Werke Nummer 110271 Détruit à 90%
... Arado 96 Werke Nummer 1287 Détruit à 25%
FFS B7 Siebel 204 Werke Nummer 111253 Détruit à 60%
Ld.Kdo 1/XII Gotha 145 Werke Nummer 1210 Détruit à 25%
Ld.Kdo 1/XII Gotha 145 Werke Nummer 2870 Détruit à 60%
Ld.Kdo 1/XII Dornier 17 E Werke Nummer 874 Détruit à 25%
Ld.Kdo 1/XII Dornier 17 E Werke Nummer 2094 Détruit à 70%
KG IV/55 H111H11 Werke Nummer 700255 Détruit à 100%
  Dégats collatéraux : On dénombrera 5 blessés parmi la population se trouvant en terrain découvert.
      Dijon : 3 blessés par la Flak Allemande dans le secteur du 1er mai.
      Longvic : 1 blessé par le souffle de l'explosion d'une bombe (il décédera ultérieurement), quelques meules de foin de la ferme de Bray à Longvic seront incendiées.
      Saulon (Layer) : 1 blessé par balle.
      Ouges : Trois fermes seront partiellement incendiées par les bombes incendiaires, une maison sera détruite par une bombe explosive.
      Deux fermes sont partiellement détruites lors du straffing, la ferme d'Epoisses près de Bretenières et la Ferme de le Vernois, 

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     Les dégâts aux installations et au potentiel Allemand seront toutefois jugés insuffisants, malgré l'effet de surprise, aucun chasseur de nuit ne semblait avoir été atteint et suite à des informations transmises par le maquis, d'autres missions devront avoir lieu .
Raid RAF de la nuit du 9 au 10 Avril 1944
      Toutes les nuits, lors des survols de la région les bombardiers du Bomber Command de la RAF étaient victimes des Chasseur de Nuit Allemands,  les chasseurs lourds Dornier 217 puissamment armés pouvaient les poursuivre sur de grandes distances et prélevaient leur quota de vies humaines et d'appareils.
      Les appareils isolés au retour de mission étaient systématiquement pris à partie par la Nachtjagdt, un grand nombre venaient de Dijon & Tavaux, mais experts au jeu du chat et de la souris, ils demeuraient insaisissables..
      Un raid massif de nuit avait peu de chance de les surprendre au nid, et pouvait présenter un danger certain .
      La grande interrogation reste quand au fait qu'aucune des stations radars de la région ne sera attaquée, sans doute les alliés avaient' ils compris que le maillage très serré de celles-ci n'avait guère de chance de mettre à bas le potentiel Allemand, qui avaient su multiplier les tactiques d'interception et les formes de réponse, les informations des services de détection Allemands pouvaient venir de très loin, et les Chasseurs de Nuit utiliser d'autres tactiques appropriées.
      Nombre d'historiens modernes considèrent qu'il s'agit d'une grosse erreur tactique, mais sans doute la nécessité de faire des choix diffèrent s'imposera à l'époque.
     Dépités de l'inefficacité du bombardement du 28 mars 1944 sur les Chasseurs de Nuit, un certain nombre de raids d'intrusion nocturne auront lieu.

      Dans la nuit du 9 Avril 1944, par exemple, vers 22h45, par beau temps et avec une très bonne visibilité, 4 bombes de 500 livres type MC à retard de 11 secondes seront larguées sur les hangars administratifs à l'ouest du terrain faisant de gros dégâts, assorti d'un straffing important et efficace sur les Hangars éclairés ... 
       Le Mosquito FB 6 LR 348 codé YH N (Nun) 21° squadron RAF du Fl./Lt George Bliss (navigateur/radio) et le Fl./Lt J.Murray (Pilote) participa à l'opération, décollant vers  21H09 (retour vers 0h 36)  de la base de Hundson dans le Hartfordshire.
       Il ne fût pas constaté de réactions, ni de la DCA ni de la Chasse de nuit, il était très difficile de déceler une attaque surprise d'Intruders Mosquito qui tenaient une bonne partie de leur force et de leur efficacité de leur capacité à maîtriser l'effet de surprise . 
Straffing de jour du 23 Avril 1944.
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     Le 23 Avril vers 17 heures, trois avions Mustangs P-51 du 122th Fighter squadron effectuent un "straffing", ( mitraillage Air-sol) sur la base. 

   Ce faisant, ils en profitent pour abattre en vol quatre bombardiers Heinkel 111 de l'école du IV/KG55 : 

 

Le G1+CX (Heinkel 111 P-4 ) du 13./KG55 tombera lieu dit "Le Layer" à Saulon La Chapelle, un homme d'équipage sera griêvement brûlé.
  < Le G1+CX au Layer
Le G1+MU  Werk nr 161387 du 10./KG55 se crashera sur la base.
 Quatre tués :  Uffz.Hans Langbehn (Pilote),  Hpt. Oskar Dettke (Off- instructeur), Gfr. Sarganek, Ogfr.Hans Schmitt (2.F.A.R. 52 Nr 1833). Un grièvement brulé : Uffz. Kurt Dege (18.Ln.Rgt.12 Nr 1106) .
 Le GI + SV du 11./KG55 tombera au bord de l'Ouche à Fauverney. 
  Quatre blessés : Uffz. Waldemar Weers,  Ogfr.Horst Haase,  Gfr. Günther Wieland, Gfr. Theodor Teckentrup .
 Le GI + QW ou KW, He 111 H-6 werk nr 7573  du 12./KG55 tombera à 500 mètres sud du village de Rouvres en Plaine. Un tué:  Of. Heinz Pries 
(73045/246) .

<< Mon ami Christophe m'a raconté l'histoire de ce bombardier allemand qui atterrit en catastrophe dans les champs bordant l'ouche à la limite des communes de Rouvres et de Varanges . Quatre jeunes aviateurs allemands forts penauds, l'un se tenant les reins, vinrent au village demander à téléphoner à la Base . Les gens du village, en mauvais voisins se montrèrent fort peu enclins à collaborer, les jeunes durent rentrer à Longvic à pied !
    Pendant ce temps, des villageois s'empressèrent d'aller faire des prises de guerre sur le gros avion, posé sur le ventre dans leurs prés .        
   Certains s'emparèrent de carburant, d'autres de divers menus objets et matériaux, tout manquait à l'époque ...
    Le grand père de Christophe s'empara de la trousse de cuir du navigateur restée dans l'appareil, elle contenait à l'époque de grandes cartes en toile cirée, et différents petits objets, gommes et crayons . Christophe avais perdu de vue cette trousse souvent aperçue dans son enfance quand le grand père leur racontait l'histoire . Je le pressai de récupérer l'objet, mais l'eau avais coulé sous le pont de l'ouche, le grand père nous avais quitté, la merveilleuse "sacoche " tant convoitée avait été dispersée dans la famille, malgré tout, mon ami pût obtenir cette équerre auprès de son oncle maternel.
     L'occupant récupérera son avion destiné à la ferraille, et fût beau joueur en n'exercant pas de représailles contre la population du village, peut être aussi parce qu'aucune arme n'avais été dérobée, les villageois avaient juste dispersé les munitions .>>
     La Flak Allemande ripostera puissamment cette fois-ci, mais sans succès contre ces avions très rapides aux mains de pilotes alliés aguerris, vraisemblablement la donne avait changé, la maîtrise du ciel n'était plus le seul domaine de la Luftwaffe...
     Un rapport de gendarmerie fait état qu'un obus allemand retombant au niveau de l'écluse numéro 62 (au lieu dit "le Petit Ouge") causera la mort de la fillette des éclusiers, la pauvre petite était âgée de onze ans  .
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