Daniel Gilberti 2010

25 août 1944 " Straffings"  Américains

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Le P-38 "Little-Buckaroo" du Major Robert C. Rogers, surnommé"Buck" Rogers par ses camarades.
      Le 25 Août 1944, les Américains avertis que la Luftwaffe procédait à de nombreux transferts et convoyages de troupes vers le nord et qu'un grand nombre d'avions de transport se trouvaient sur différentes bases Allemandes (Cognac, Bourges, Dijon) enverront plusieurs Squadrons jouer les trouble-fêtes.
14h20, les Hellshawks passent à l'attaque.

      Une première mission composée de 34 Thunderbolt P-47 du 365th Fighter Group "Hellshawks"équipés de réservoirs ventraux Belly tanks décollera vers 13h30 de Balleroy en Normandie. Elle se scindera en deux parties, la première se dirigeant vers la région de Cognac, la seconde composée du 388th Squadron et de quelques éléments du 387th se dirigera vers la base de Dijon qu'ils attaqueront en trois vagues vers 14h20.
        Le premier flight "Red" du Lt Col Donald E.Hillman apercevra de dix à douze Junker 52 dissimulés sous des arbres, mais également un Fieseler 156 Storch et un Bf 109 au parc. Un premier Ju 52 sera incendié par les quatre P-47. 
        Le deuxième flight "Red3" du 1st Lt Raymond B.Porter du 388th Squadron arrivant dans le sillage du premier détruira un second Ju 52, mais pris à parti  par la Flak de gros calibre qui entrait en action, ils ne purent s'attarder. L'ailier de Porter, le Lt William H.Mac Chesney sera atteint par un obus de Flak de gros calibre,et devra se parachuter, son P-47 ira se cracher sur la base.
         Quasiment dans le même temps, le Colonel Ray J.Stecker à la tête du flight "white" du 388th Squadron attaquera par l'ouest, il apercevra deux Ju 52 à l'est du terrain, un était en feu, victime de la première vague de D E.Hillman, puis un autre au nord, il incendiera le Fieseler Storch avant de détruire un Ju 52 dissimulé dans une haie d'arbustes à l'extrémité est de la base.
         La Flak déchaînée empêchera de refaire une nouvelle passe, les 3 flights prirent le chemin du retour, ils se poseront à Balleroy un peu avant 18h00, laissant Mac Chesney à d'autres aventures.
          Posé à l'intersection est de la piste et du taxiway en plein straffing, il sera fait prisonnier. Le 1er septembre, mettant à profit une attaque alliée, il réussira à s'évader du train qui le conduisait en captivité entre Dijon et Auxonne et sera aidé par des civils français d'Athée (Jeanne et Paul Cerf), il sera ensuite pris en charge par le Maquis BDU 3 de Périgny sur l'Ognon et rejoindra la 7ème armée US le 10 septembre 1944. Devenu Colonel de l'USAAF, Mac Chesney est revenu en côte d'or depuis sa Pennsylvanie en 1944.
18h40, attaque des P-38 Lightning du Major Rogers.
     Deux autres unités américaines viendront s'en prendre à la base de Dijon presque simultanément, le 392th Squadron du 367th Fighter Group du Major Robert C.Rogers et des éléments du 370th Fighter Group venus de La Vielle .
      Les dix P-38 Lightning du 392sq avaient décollé de Criqueville en Normandie vers 17h30, arrivés sur place alentour de 18h35, ils surprendront  de vingt à vingt cinq Junker 52 en pleins préparatifs de départ, le 392th Squadron réclamera seize appareils allemands détruits et deux endommagés. Le Major Rogers a lui seul en détruira cinq. Peu d'informations sur l'action simultanée des appareils du 370th FG qui réclameront pour leur compte cinq appareils détruits et un endommagé.
      Plusieurs Junker 52 de transport et Junker 88 Chasseurs de Nuit  étaient mêlés sur le terrain, certains étaient chargés du transfert de l'échelon au sol du Jgr 200, d'autres de celui du I/NJG2, basé sur Dijon depuis le 8 août, d'autres encore transportaient des cheminots allemands, des auxiliaires et infirmières de la D.R.K (croix rouge allemande), certains des avions avaient embarqués au passage, et par opportunité des militaires blessés lors des bombardements de la région lyonnaise... 
      L'attaque sera particulièrement meurtrière, , deux appareils seulement portaient les insignes de la croix rouge, si l 'on en croit les notes des observations des britanniques .
     A ce jour, trois appareils distincts ont pus etre observés sur des photographies :
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   La même épave de Junker 52 sur le parc à ferraille de la BA 102, à gauche sur cette photo d'origine américaine avec à l'arrière plan l'épave d'un Junker 88 Chasseur de nuit, et à droite sur une photo d'origine française prise quelque temps après la libération.
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    Le werk nummer de l'avion, 7765 placé sur la dérive n'a pas permis d'identifier l'unité à laquelle appartenait ce Junker 52 en 1944.
    Sa dernière affectation connue date du printemps-été 1943 avec le code DI+ RO pour la Blindflugschule 7, en 1944 il porte sur le coté du fuselage un code opérationnel +PA .
    Sur le troisième cliché ci contre datant de septembre 1944, pris en présence des Spitfire Français de la 1ère Escadre de Chasse, on aperçoit deux autres Junker 52 :
   Un appareil sanitaire aux couleurs de la Deutsche Rot Kreutz, croix rouge Allemande . 
    Un un autre, bien militaire portant le wk nummer 501448.
     
  La recherche est difficile tant les rapports de mission diffèrent tant au niveau des détails que du décompte des appareils. 
  Il est bien compréhensible que la perception des évènements diffère d'un individu à un autre dans un tel Capharnaüm ou se mêlent sous une Flak très dense et menaçante les fumées des incendies et les explosions.
   On sait avec certitude par l'examen de différentes photographies aériennes successives que nombre d'épaves ont été déplacées sans égards par les bulldozers des Engineers Américains au nord-est de la piste, certaines y subsisteront jusqu'en 1946 au moins, d'autres seront sans doute relevées sur place.
     Les archives britanniques Ultra-files issues de l'écoute des communications Allemandes et du décodage d'Enigma rapportent la perte de huit Junker 52 et de deux Junker 88 chasseur de nuit du I/NJG2, un complètement détruit et un endommagé à 10%, ils ne font pas état par radio de pertes en personnels, on sait pourtant que plusieurs dizaines de victimes trouvèrent la mort dans l'incendie des avions, nombres d'infirmières seront grièvement  brûlées.
       Un relevé britannique bien imprécis,(A.1.2.G) recensant des épaves retrouvées à Dijon fait état d'un total de onze Junker 52 abandonnés , dont deux seulement de la DRK, d'un Dornier 217 N1 Chasseur de nuit, et d'un Heinkel 111.
           Une autre interception de communication Ultra-files indique que cette même après midi, quatre chasseurs bombardiers Thunderbolt P-47 détruiront un Heinkel 177, ils endommageront également un Junker 88 et blesseront grièvement un conducteur d'ambulance Allemand.

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< Photographie d'une plaquette de sous ensemble de fuselage arrière, en provenance de l'épave du Heinkel 177 abattu à Dijon (il devrait s'agir d'un A5).

  Identification de la pièce >

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26 août : Le départ des Nachtjägers
    Le I/NJG2 déja mis en danger par le bombardement du 14 août 1944 sera sous le feu du Straffing des P-38 et des P-47 du 367th Fighter Group le 25 août.  
    Il y a fort à penser que cette dernière action sonnera le glas de la présence de la Chasse de Nuit Allemande à Dijon et conduira le I/NJG2 à quitter la base désormais trop exposée pour Kassel le 26 août 1944.
     Il y aura toutefois des vols d'interceptions jusqu'aux derniers jours, on en trouve trace dans des Flugbuchs (carnets de vols Allemands).
      Le 25 août 1944, le  Lt Johannes Strassner du 2./NJG2 décollera de Longvic vers 23 h45 avec le Ju 88 4R+VK, l' As aux 8 victoires   revendiquera un Lancaster abattu vers Mainz à 1h05 avant de se poser à Langendiebach à 2h13. Il re-décollera à 6h30 pour rejoindre directement Kassel à 30 minutes de vol .

***

      Du 1 au 3 septembre 1944 le 5 ./aufkl.gr (f)123 (groupe de reconnaissance) sera de passage sur la base ..
La mort du Capitaine VALENTIN le 8 Septembre 1944

   Le Capitaine Valentin, commandant la première escadrille du GC 2/7 "NICE" (326th Squadron des Forces Aériennes Françaises) volait en tête d'un groupe de huit Spitfire V dans le cadre d'une mission de reconnaissance armée & mitraillage de convois.
Secteur Dijon -Gray-Vesoul-Lure-Belfort  au départ de Lyon-Bron.
(Cne Valentin, SGC Leroux, LDV Gleize & Delatour, LTT Wagner, Loubet &Capdeviolle, MTRE Bedard)
   Les appareils français feront un premier passage à vitesse réduite et basse altitude, du sud vers le nord, en longeant par la droite l'avenue du drapeau, puis la route de Langres, la ville paraissait vide d'Allemands. 
   Vers 17h20, lors d'un second passage retour, du nord vers le sud , la patrouille longe la route de Langres par l'autre coté, elle est prise à parti par une tour de Flak sur mirador installée au sommet d’un immeuble, au croisement du Boulevard du maréchal Galliéni et de l’avenue du drapeau. L'avion de tête du Capitaine Valentin sera touché (Spitfire mk Vc sérial JK661). 
   L'avion perdra l'extrémité de son plan droit et son aileron sera endommagé, alourdi par son réservoir ventral de 90 galons, il part en demi tonneau à droite, s'écrase sur le toit d'une maison à un étage au 12 rue Auguste Brulé et prends feu . Le Capitaine trouvera la mort dans son Spitfire, son corps sera déposé à la clinique de la rue Gagnereaux, il sera Inhumé le jeudi 14 Septembre à Nuits Saint Georges. Les 7 autres appareils seront de retour à Lyon-Bron vers 18h00.
Note:  Le capitaine Valentin était né le 19 mai 1908 à La Ville (Rhône), ancien du GC II/7 de Dijon et de la patrouille acrobatique du commandant Weiser, il avait participé brillamment à la Campagne de France, avait réalisé 328 missions de guerre, totalisait 2902 heures de vol et était crédité de 11 victoires confirmées + 2 probables, dont cinq en cinq jours.
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Flak Allemande de la Heer sur les toits de Dijon.

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