| La
Belle Époque des Aviateurs Dijonnais |
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commencera à Dijon avec " Les
Journées de l'Aviation"
du 22 au 25
septembre 1910 .
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De partout depuis 1909, les " fêtes de l'aviation ", meetings et autres
démonstrations et challenges aéronautiques devenaient à la mode, il aurait
été surprenant que la capitale Bourguignonne soit en reste ...
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Crées à l'initiative d'un collectif dijonnais, les journées de l'aviation seront organisées après une souscription
populaire qui aura certes au début, quelques difficultés à démarrer .
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Il
y aura des hésitations sur le choix de l'emplacement, un projet sur la plaine de
Pouilly sera très vite abandonné .
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L'Armée qui s'intéressait de très près au progrès de l'aviation
mettra à disposition un ancien terrain de manœuvre, et c'est
sur sur le polygone de
" la Maladière " au nord de l'agglomération Dijonnais que s'entraîneront
les Champions de l'Air comme on les surnommaient à l'époque . . |
| On y construira une
dizaine de hangars pour accueillir les participants . |
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Un riche programme sera
arrêté et différents concours organisés, concours de vitesse avec une prime à la meilleure
moyenne, concours de longueur de vol continu, concours d'altitude (l'altitude minimum de 200 mètres est exigée pour
l'attribution de prix) etc, etc ...
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Certains
concours seront divisés en catégorie, monoplan, biplan, etc . La manifestation
offrira un tel panel que chaque participant pouvait espérer tirer son épingle
du jeu .
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Des séries de cartes postales et des timbres artistiques
seront
émis en grand nombre et des
sponsors commenceront à se manifester, la Biscuiterie Pernot offrira un prix pour
un périple aérien devant relier les communes de Fontaine -Talant - Dijon de
"clocher " en " clocher ".
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Les participants seront nombreux et à la hauteur des espérances,
Victor Rigal, René Barrier, Robert Martinet, Marcel Hanriot, Eugène Renaux,
Roland Garros, René Simon, Fernand Blanchard, Marthe Niel, Chesney . On notera
également la présence dans l'assistance de Louis Blériot, célèbre par sa
traversée de la manche le 25 juillet 1909, de Henri Farman ( industriel et
pilote), de monsieur Clément (industriel dans le secteur de l'automobile et de l'
aviation) . Ces journées seront l'occasion de nombreux baptêmes de l'air pour
des personnalités parmi lesquelles, Mr Charles Dumont, Maire de Dijon, Mr
Petolat fils .
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Victor Rigal , breveté sur avion
Voisin le 2 mai 1910 (Brevet
Aéroclub de France n° 60) . |
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Victor Rigal sera le
malchanceux de ces journées de l'aviation, il
cassera son biplan Sommer dans un accident
spectaculaire le 24 septembre 1910 . L'avion sera
complètement détruit, l'aviateur s'en sortira
avec quelques contusions et ecchymoses . |
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René Barrier, breveté sur
avion Blériot le 2 mai 1910
(Brevet Aéroclub de France n° 64) |
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Ancien élève de l'école
Blériot (1908) formé par Alfred Leblanc, René Barrier était
titulaire d'un record d'altitude à 800 mètres .
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En 1911, il effectuera une tournée de démonstrations aux
USA avec Rolland Garros et rené Simon .
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Robert Martinet, breveté sur avion Henri
Farman le 17 mai 1910 (Brevet
Aéroclub de France n° 78) |
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Robert Martinet
né au Pérou en 1885 volait sur un avion
Henri Farman, il était détenteur de records de
distance et le principal challenger de Marcel
Hanriot, il décrochera un prix de 8700 francs. |
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Marcel
Hanriot, jeune prodige breveté le 10 juin 1910 à l'age de seize ans
(Brevet aéroclub de France n° 95) . |
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Le plus jeune de nos faucheurs de marguerites Marcel
Hanriot montre déjà une certaine maîtrise, ses premiers prix ont été obtenus
dès le 18 juin lors des journées de
Champagne ( aller-retour Reims-Mourmelon). |
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La valeur n'attendant
pas le nombre des années, ce sera lui, principalement en concurrence avec
Robert Martinet qui remportera la majeure partie des
trophées avec son appareil monoplan à moteur Clerget mis au point à Paris par un
ingénieur Dijonnais . |
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Le jeune Hanriot
réalise un vol de 21 minutes et 25 secondes, atteint une altitude
de 290 m et tiens 14 mn et 27 s en vol sans escale. |
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Il bat le record de vitesse sur 5
kilomètres en 4 minutes et 13 secondes et
gagne le trophée Pernot "de Clocher en clocher ". |
| Toutes ces prestations lui rapporteront 18.500 francs, une somme fort
rondelette pour l'époque !
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| Marcel Hanriot deviendra pilote
militaire breveté à 17 ans et demi, gravement accidenté en 1913,
il renoncera au pilotage . Agent de renseignement pour
le compte d'un réseau de résistance dans le secteur
Istres-Marignane-Salon, il sera grièvement blessé lors
des combats de la libération en Août 1944 . Décèdé le 29 mars 1961, il repose au cimetière de l'Est à
Nice . |
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Eugène Renaux, breveté sur
avion Farman le 19 juillet 1910
(Brevet Aéroclub de France n° 139) |
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Eugène Renaux volait en Biplan
Maurice Farman à moteur Renault .
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Rolland
Garros, breveté sur avion "Demoiselle"le 19 juillet 1910
(Brevet aéroclub de France n° 147) . |
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| Rolland Garros
avait débuté à Juvisy sur avion " Demoiselle
", breveté à 21 ans . |
| Recordman d'altitude en
1911 (3910 m), en 1912 ( 5611 m), pionnier de la
traversée de la méditerranée en 1913 (730 km en moins
de 8 heures) . |
| Breveté militaire n°494, il s'engagera
pour la durée de la guerre, il mettra en oeuvre un
système de tir à travers l'hélice. |
| Affecté à la MF
26 il abattra 3 avions ennemis et sera abattu en combat
aérien à St Morel dans les Ardennes, il repose au Cimetière
de Vouziers . |
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René Simon, breveté sur avion
Farman le 9 août 1910 (Brevet
Aéroclub de France n° 177) . |
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Le 22 septembre 1910, René Simon cassera du bois, un
fort coup de vent déséquilibrera son monoplan à l'atterrissage,
aile droite brisée, châssis des roues et hélice
broyée . Le pilote s'en sortira sans dommage .
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Devenu le roi de l'acrobatie aérienne,
il présentera le Blériot XI aux états
unis avec Rolland Garros et René Barrier courant 1911, il sera surnommé à cette
occasion "le fou volant ". Il
deviendra dès 1914 un des instructeurs chef de division
de l'école de pilotage de Pau . |
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Fernand Blanchard, breveté sur avion Henri
Farman le 19 septembre 2010
(Brevet
Aéroclub de France n° 215) . |
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Lors de ces journées de l'aviation, il sera possible de voir évoluer un avion de construction
dijonnaise : le monoplan Chesnay de 9 m de long et de 8,70 m
d'envergure piloté tour à tour par messieurs
Blanchard et
Chesnay ( monsieur Chesnay surnommé le
Nadar Volant était aussi un des pionniers de la photographie aérienne
)
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L'appareil subira quelques mésaventures, lors des
essais une aile sera brisée au sol, promptement
réparée par Chesnay, puis le 25
septembre, l'appareil aux mains de Blanchard,
s'élèvera de 25 mètres, un virage mal négocié
conduira l'appareil hors du terrain d'aviation, il
devra se poser dans un champ près de la route de
Langres . |
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Marhe Niel, brevetée sur
avion Koechlin le 19 septembre 2010
(Brevet Aéroclub de France n° 226) |
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Il y aura bien sur aussi une aviatrice, sportive aguerrie dans
le domaine de l'automobile et du vélo, Madame
Marthe Niel qui participait à son premier meeting aérien, très acclamée,
elle méritera bien son prix spécial .
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Le dimanche 25 septembre, Marthe Niel devra atterrir hors du
terrain dans la luzerne, la jolie dame agée de 30 ans prit
l'incident avec sourire et désinvolture . |
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Le public
sera au
rendez vous, des pics de 35000 personnes sont enregistrés certains jours .
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La gare de Dijon
sature de voyageurs et la ville entière se mobilise autour des journées de
l'aviation, il n'y a pas un commerce qui ne s'inscrive dans la dynamique de
l'évènement .
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La troupe des différents régiments dijonnais sera largement
mise à contribution pour canaliser tout ce monde et assurer le bon déroulement
des manifestations : 50 gendarmes à pied, 50 gendarmes à cheval, 150 cavaliers
du 26ième Draguon, 300 soldats du 27ième RI et 40 agents de police .
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Ces journées de l'aviation émaillées de fêtes, de bals et de feux
d'artifices furent un franc succès et seront clôturées par une grande réception à
la salle des états de Bourgogne .
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Dès l'année
suivante, un autre
meeting aura lieu sur le terrain de la Maladière les 28
& 29 Mai 1911 .
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