Le II/NJG 4 & le Ln.Ausb.Rgt 303 

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          Fin avril 1943: 8 à 9 Dornier 217 N-1 Chasseurs de Nuit du II./NJG4 devant l'ancien aérodrome civil de Dijon, à l'arrière plan les hangars Sud-Est de l'école du KG IV/55.( photo prise par des Nachjägers du 4./NJG4 en escale à Dijon).

1942 Radars & Chasse de nuit
        Les Allemands utilisaient des radars depuis le début de la guerre, ils avaient été eux mêmes victimes de ceux des britanniques pendant la bataille d'Angleterre. C'est en effet pendant la bataille d'Angleterre que la détection radioélectrique donna toute sa dimension, elle permit pour bonne part aux britanniques de contrer les nuées de bombardiers Allemands . 
        C'est également au cours de la bataille d'Angleterre que commencent les bombardements massifs effectués de nuit et que s'intensifient les raids " démoralisants " contre les populations civiles ...  
        Avec l'échec de l' invasion de l'Angleterre et une certaine perte de la maîtrise du ciel, l'Allemagne déjà victime du blocus maritime, devra se protéger contre ces bombardements essentiellement nocturnes au début, qui mettaient à mal les capacités de production et portaient atteinte au moral des populations et des troupes .  
        Durant tout le conflit la nécessité de la défense du Reich et des territoires occupés conduira au développement d'une structure défensive complexe et polymorphe qui se devra d'etre en permanence en perpétuelle évolution. 
        Un véritable jeu du chat et de la souris se déroulait dans le ciel entre le Bomber Command et la Nachtjagd, une gamme complète d'appareils fixes et mobiles correspondants aux différents besoins et tactiques mises en oeuvre furent mis au point et perfectionnés par les allemands :  Wurzburgs, Mammouths, Fumos, Freyas, Seetakt, Knieckebeins et autres Wassermans ...
       De même il existera différents types d' avions allemands configurés pour la chasse de nuit, généralement très puissamment armés et dotés de matériels radars de poursuite adaptés .
       Tous ces matériels utilisés de concert permettaient de repérer et d'intercepter les avions ennemis.
       C'est dans cette logique que commença fin 1941 dans la vallée de l'Ouche la construction de la base radar Dackel de Saint Jean de Boeuf (Dackel pour Dijon), qui devait travailler avec les unités de chasseurs de nuit du 5 et 6./NJG4 basées à Dijon et Tavaux .
        Dans notre région il existait d'autres stations d'écoute ou de détection de moindre puissance que le Dackel :
         Bard-le-régulier, Beaulieu, Beaunotte, Chanceaux, Châtillon sur Seine, Fromenteau, Gurgy-le-château, Les Valottes, Marcigny-sous-Thil, Montmoyen...
        D'autres avaient une importance presque similaire: Montagny-les-Buxy, Poyans ...
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   Cette position en côte d'or n'était qu'un maillage certes important, dans une ligne des défenses qui s'étendra de la pointe nord du Danemark jusqu'a la frontière suisse...  
    Cette ligne baptisée " Himmelbett " pour " Baldaquin "  comptait environ une station radar au sol tous les cinquante kilomètres .
    Les stations radars allemandes portaient généralement un nom dont la Premier lettre correspondait à la Ville la plus proche :
                  Dackel (Basset) = D pour Dijon     
1942 Deutsche Nachtjagd : Le II./NJG 4 & Ln.Ausb.Rgt 303 
       L'été 1942 verra régulièrement diverses escadrilles du Deuxième Groupe n° 4 de Chasse de Nuit :  II./NJG4, basé à St Dizier faire escale sur la base aérienne de Dijon.
       Les diverses installations radioélectriques de détection de la région étaient supportées par le  régiment de transmission Ln.Ausb.Rgt.303 dont l'état major s'installera au 4 Boulevard de Brosse à Dijon en Octobre 1942 . 
   Le gros du Groupe II/NJG4 s'installera à Dijon du 16 Mars 1943 jusqu'à l'été 1944.
   Le  5./NJG4, cinquième "staffel "ou cinquième escadrille du deuxième groupe NJG 4 sera le principal occupant des lieux.
    Dans le même temps, une autre escadrille de chasse de nuit travaillant de concert, le 6./NJG4 s'installait sur le terrain de desserrement de Dijon à Dole-Tavaux.
   Les chasseurs s'installèrent au sud est de la base, des témoignages disent que les infrastructures du régiment de chasse de nuit furent construites par du personnel hollandais, ces supposés hangars qui seraient situés plus au sud ne sont pas identifiés avec certitude, en tout cas nous savons qu' ils occuperont principalement l'ancienne zone de l'aérodrome civil .
    Cette zone ou se trouve l'actuelle tour de contrôle de la BA 102 sera complètement rasée par les bombardements Américains de 1944 . 
      C'est la présence de ces unités spéciales qui conduiront à la totale destruction de la base par l' U.S.A.AF en trois bombardements consécutifs en 1944, l'école de perfectionnement au bombardement du IV/KG 55 ne constituant qu'un objectif secondaire .
    Les escadrilles qui resteront à Dijon & Tavaux jusqu'en août 1944 étaient équipée d'appareils spéciaux équipés de radars de poursuite.
    Certains des bimoteurs Dornier 217 N-1 étaient équipés de canons dorsaux de 20 mm "Schrague Muzik"

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Dornier 217 J

 Bf 110 du II/NJG4

      On observera sans discontinuer tant sur Dijon que sur Tavaux des Messerschmitt Bf 110, mais aussi des chasseurs lourds du Type Dornier 217 N-1, puis viendront des Junker 88 Chasseurs de Nuit en très grand nombre lors de la transformation du II/NJG4 sur ce type d'appareil .         

      Le 9 août 1944, une autre escadrille de Chasse de nuit sur Junker 88 C et G, le 2./NJG2 s'installera sur la base .
    Alertés par les diverses stations Radar de la ligne Himmelbett, leur action était coordonnée par des centres de commandement régionaux ou Nachtjagd Raum Führer, il s'en trouvait un très important répertorié comme le n° 120 à Foucherans, vers le Camp de Tavaux.  

   A partir de novembre 1943, ces escadrilles du II/NJG4 sont en perpétuel mouvement, se livrent à un véritable jeu du chat et de la souris, lié principalement à l'évolution de la menace et des tactiques de bombardements utilisées par les alliés.

       Il ne faut pas exclure pour ce qui concerne l'utilisation des pistes, le caractère inondable du camp de Tavaux encore mal drainé qui pourra motiver certaines rotations régionales, comme cela sera plus tard le cas avec les unités américaines . En tout cas, régulièrement les chasseurs de nuit du 6./NJG4 de Tavaux effectueront des missions au départ de la base de Dijon .
       Il semblerait que les Chasseurs de Nuit seront plus souvent desserrés sur Dole-Tavaux à la suite de l'intensification des attaques alliées contre la base de Dijon ...
       Le patron du Staffel 5 de Dijon était le Staffelkapitän Hans Wolfgang von Niebelschutz, durant sa carrière de chasseur de nuit, il abattra 11 avions alliés, il volait principalement sur bimoteur Bf110 G-4 . 
      Clin d'œil de l'histoire, il avait goûté de la rudesse des traditions de notre région au début de la campagne de France : 
      Le 1 juin 1940,  l'Oberleutnant Hans Wolfgang von Niebelschutz alors affecté au  4(F)/121 sera abattu par les Ms 406 du GC II/2 de Chissey sur Loue et crashera son Junker 88 dans le Marais Goutterot à La Riviere Drugeon en Sâone et Loire.
      Fait prisonnier, il se plaindra d'avoir été fort malmené, corrigé et détroussé par les civils qui ont procédé à son arrestation .
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Le IV/KG 55 à Dijon

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