Le
Dornier 217 N1 Chasseur
de Nuit |
De Saint
Jean De Bœuf |
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Dans la nuit du 15 au 16 mai 1944, un bimoteur
chasseur de nuit Dornier 217 N-1 s'écrasera sans
motif connu au lieu dit la Combe à l'Abîme à
Saint Jean de Bœuf.
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Il appartenait au 6./NJG4, sixième Staffel du II/NJG4,
(II° groupe 6° Staffel
Nachtjäger 4) de Dole Tavaux et portait le Werk nummer 1488..
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Les archives Allemandes indiquent qu'il s'agit d'un
accident, peut être une mission de chasse qui a mal tourné. |
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L'équipage
sera tué dans le crash de l'appareil : |
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Flugzeugführer
(pilote ) : |
Gefreiter Kurt
VALENTA 9./fl.Rgt.11 Nr 3245 né le 17 Octobre 1924 à Bruck
Steier-a.d.thurrmark. |
Opérateur armement
et radar : |
Unteroffizier
Hans BREITNER Ln.Flugsich.Komp 12/3 Nr166 né le 15 Avril 1919 à
Freising ober Bayern, |
Mécanicien et
armement : |
Gefreiter
Karl STEGEN 68681/15 né le 31 Janvier
1923 à Hannover, |
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La
garnison du camp radar
"Dackel" à proximité s'est rendue immédiatement sur place et ramassa trois corps
mutilés pour les mettre en cercueils . |
Des témoignages concordants mais fantaisistes prétendaient qu'ils furent inhumés sur le site
même du Dackel ou
les tombes auraient été entretenues jusqu'a l'évacuation du camp en septembre 1944,
soit guère plus de trois mois après... |
Certaines personnes pensant même
qu'ils s'y trouvaient encore ... |
En fait, dès 1946 les services allemands arpentèrent nos campagnes pour
récupérer les corps de tous les combattants susceptibles d'y reposer dans des
sépultures de fortune, aidés en cela par de nombreux anciens combattants, FFI
et
résistants . |
Le document allemand relatant l'accident indique qu'ils furent
enterrés à Dole d'ou
l'avion décolla pour sa dernière mission, le numéro des tombes y étant indiqué . |
Les tombes relevées dans l'immédiat après guerre se
trouvent au cimetière Allemand d'Andilly en Meurthe
et Moselle, ou un certain nombre de soldats
Allemands dont les sépultures se trouvaient dans la
région ont été regroupés. |
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Kurt Valenta
Bloc 24 grave 697 |
Karl Stegen
Bloc 24 grave 699 |
Hans Breitner
Bloc 24 grave 700 |
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La magie d'Internet et le Contact
avec la famille: |
Courant l'été 2007 ces pages d'Histavia21 ont pu permettre à la famille du
pilote Kurt Valenta de connaître enfin l'endroit ou est mort et ou repose leur
parent et ce faisant de faire leur deuil,
des recherches auprès des Autorités Autrichiennes n'ayant pas abouti. |
Grâce à l'Internet qui fait fi des frontières, son neveu résidant aux états
unis a pu communiquer aux
deux frères du pilote les éléments concernant l'accident . |
Un de ses deux frères résidant en suisse fût lui même pilote dans la
Luftwaffe et sera blessé durant la seconde guerre mondiale, un contact très
gentil et très chaleureux fût établi récemment . |
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Sur le site ne subsistent que
fort peu de traces de l'accident, une légère excavation dans la pierraille et
quelques menus
débris de tôles d'aluminium de caoutchouc et de fil électrique,
étroitement mêlés à l'humus et aux feuilles mortes sur une surface d'au
moins
500 m2. |
l'avion
ayant été dynamité par les allemands, comme il était parfois d'usage lorsque le relevage était
impossible ou trop fastidieux, l'épave sera entièrement ferraillée
dans les années qui suivirent la libération . |
Ce sera surtout
grâce à l'aide de gens du voisinage qu'il me sera permis d'étudier de
nombreuses pièces, morceaux et reliques de cet oiseau de nuit, ramassées à
l'époque .
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Un
habitant de Gergueuil se souviendra d' avoir ramassé une mitrailleuse MG 17 de 7.92 dans les
années 1950 qui a du être jetée à la ferraille depuis .
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Pot
d'échappement DB 603 A |
Marquage
R 8 - 217 pour Dornier 217 |
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Une Version rare :
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Directement dérivé de la première version
J, le Dornier N-1 fût mis en
service en janvier 1943 sans bénéficier de toutes les améliorations suggérées, il conserve
notamment la tourelle dorsale et la gondole du
dessous, théoriquement équipées de mitrailleuses MG 131/13 de 13 mm, sa
maniabilité et ses performances resteront insuffisantes pour un Chasseur de
nuit .
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Ces améliorations interviendront pour les versions N-2 qui verront disparaître
ces éléments "défensifs" au profit d'éléments de substitution en
bois pour la gondole et vitrés pour la tourelle supérieure, conduisant à
réduire le poids total de l'appareil de près de 2200 Kilos et de pousser la
vitesse à plus de 500 Km/h en vol horizontal. |
D'après la nomenclature Allemande reprise
dans les travaux et le livre de Manfred Griehl sur les
Dornier
217, les versions N-1 porteraient des werk nummer compris entre 1401 et 1500, celui-ci portait le numéro 1488 et peut être qualifié de N-1
de fin de série, vraisemblablement modifié ultérieurement avec le kit de
conversion U1 produit par Dornier, ce qui devrait expliquer que je n'ai pas trouvé
traces de l'utilisation de munitions de 13 mm MG 131.13 sur cet
appareil . |
L'armement normal était de 4 MG FF en bas
et 4 MG 17 en haut, les canons MG FF devant etre remplacés pour les
N-1/U1 et les N-2 par des armes type MG151.20, le canon de MG 151.20
fût testé dès les premiers appareils de la série 0 au printemps
de 1943 et sera opérationnel dès l'été . |
Munitions
observées sur le 1488 : |
- 2 cm
MG FFM, pour canon d'avion Oerlikon, datées de 1940 à 1941 . |
- 2 cm
MG151.20, pour canon d'avion, douilles en fer aux marquages
oxydés, difficilement lisibles ... |
- 7.92
mm, pour mitrailleuse d'avion MG 17, datées de 1936 à 1941 . |
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La découverte des trois types distincts de munitions
: 20 MG 151.20 , 20 MG FF et 7.92 Mauser indique que
l'avion de Saint jean de Bœuf était équipé
conjointement des trois types d'armes. |
La découverte conjointe de 2 types distincts de
munitions de 20 mm indiquent que le 1488 utilisait 2
types de canons de 20 mm différents. |
Sur les Do 217-N, les canons de type MG FF ne sont
montés que dans le nez de l'appareil, ces derniers
n'ont donc pas été remplacés par des 151.20, la découverte de munitions
Oerlikon FF sur maillons métalliques indique la présence du système électrique
GZ 1 de traction des bandes de munitions spécifique aux chasseurs de nuit, tous
les autres canons MG FF connus étaient alimentés par chargeurs
tambours ... |
En l'espèce nous sommes donc en présence d'un rare
modèle de Do 217 équipé d'uns Schrague Muzzik,
ensemble de quatre canons supplémentaires de type
151.20 montés dans le dos de l'appareil. |
L'intérêt
de ce dispositif était multiple, d'une part il
donnait une puissance de feu nettement supérieure à
l'appareil, mais surtout permettait une approche
différente de l'avion pourchassé, par en dessous et
à une distance qui augmentait la discrétion et
permettait l'effet de surprise et un tir de
saturation.
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Autres avantages non négligeables l'attaque par en
dessous permettait de ne pas entrer dans le champ des
redoutables tourelles arrières des avions
britanniques et cerise sur le gâteau d'éviter la
projection de débris métalliques dans le sillage de
l'avion touché, débris dangereux pour les
chasseurs de nuit dans le cadre d'une attaque arrière
à courte portée.
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L' armement était constitué de 4 canons MGFF en bas + 4 mitrailleuses
MG 17 en haut pour le
nez et un "schrague musik " sur la base de 4 canons MG 151/20 . |
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Cet avion était construit de type N-1 d'origine, sa conversion en N-1/U1
certainement inachevée, on sait que les pilotes préféraient conserver les MG
FF de nez plus légers, plutôt que d'aller vers la conversion U1 complète, les
armes défensives simplement retirées.
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La conversion complète suscita un temps
l'opposition du R.L.M qui souhaitait pouvoir reconvertir ses chasseurs de nuit en
bombardier, le cas échéant ... |
Il est établi que les Dornier 217 avaient mauvaise réputation chez les pilotes
allemand, celui-ci en mai 1944 étais déjà en fin de vie utile, et comme le II/NJG 4 revenait pour partie du front de l'est, le maintien d'armement
défensif Type MG 131.13 ne s'était guère justifié faute de chasseurs de nuit
soviétiques potentiellement efficaces
. |
Au total, seulement 364 chasseurs de nuit Dornier 217 séries J et N
seront
fabriqués .
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Des interrogations
subsistent quand à l'accident et aux raisons qui causèrent la perte du chasseur
de nuit ... |
Des témoignages locaux parlent d'un gros appareil qui venait régulièrement de
jour survoler les alentours de Saint Jean de Bœuf, s'agissait il de missions d'étalonnages visant à caler les radars de bord sur les
Wurzburgs du Dackel
... |
Pour ce qui concerne l'épave du Dornier 217, il semblerai que faute d'avoir les moyens
matériels de la relever en
fonction du terrain et de la conjoncture, les allemands l'aie dynamité, comme
d'usage dans ces cas là . Après guerre, des gens du voisinage vinrent avec des
remorques à chevaux, pour récupérer les morceaux de l'avion et les vendre au
ferrailleur. Au fil du temps, les enfants des villages voisins, les randonneurs et
autres chasseurs de trésors ont fini de ramasser l'essentiel des restes de
l'appareil... |
Pendant longtemps a subsisté un peu à l'écart, un élément de
mitrailleuse qui servit de repère pour une ligne de chasse aux tireurs de gros gibier : |
Ils l'appelaient
" La ligne de la mitrailleuse ..." |
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