1914 La déclaration de Guerre
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Lorsque éclate le
premier conflit mondial, la construction des
infrastructures du Centre d'aéronautique militaire
de Dijon-Longvic est bien avancée, au regard de
l'ampleur du projet. Les derniers mois de paix
virent finir la construction d'une toute première
tranche du quartier Ferber.
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La déclaration
de guerre nécessitera l'envoi au plus près des
frontières
des escadrilles de reconnaissance dijonnaises, dans
les dix premiers jours d'août 1914.
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A
l'arrière des zones de
combat, le centre d'aviation, se verra confier la
mission d'instruction des personnels et celle de la
gestion des matériels, ce rôle
de gestion des matériels prendra une dimension
particulièrement importante à Dijon, entrainant une évolution
considérable de l'emprise.
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L'état de guerre interfèrera très rapidement, dans
les travaux de construction du centre, il faudra acceuillir, héberger, ne
serais ce que temporairement, et dans l'urgence, une énorme
quantité de mobilisés, |
Les
entreprises, soumissionnaires et sous-traitantes des
marchés publics, rencontrèrent d'importantes
difficultés. Nombres d'ouvriers civils, obligés à
rejoindre leurs centres de mobilisation, manquèrent à
l'appel. Par ailleurs, on observera très rapidement
une
augmentation des coûts des matières premières, et
des matériaux de construction. Les engagements pris
ne pouvaient plus être tenus, et d'importantes négociations
avec la chefferie du génie devront avoir lieu, pour
que les travaux puissent se poursuivre. Dans les faits, le chantier en cours au
quartier Ferber subira un arrêt
quasi total de près d'un an, et ce pratiquement, dès août
1914. Le bâtiment d'état major, ou bâtiment A, par
exemple, bien que completement programmé, ne sortira de terre qu'à la fin de 1917, ses
fondations sont encore en construction, courant septembre
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La
réserve de
Guerre, de la 2ieme réserve de ravitaillement à la 2ieme
réserve générale. |
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L'installation à
Dijon de la deuxième Réserve de ravitaillement avait été prévue
à Dijon dès 1913, dans le contexte du plan de mobilisation
n°16. Sa
mission, à l'instar des autres réserves ( Versailles, Saint
Cyr ), consistait à centraliser, stocker les livraisons des différentes
usines et fournisseurs travaillant pour l'aéronautique,
rechanges, moteurs et tous matériaux nécessaires à la marche
des unités d'aviation et d'aérostation. Elle avait la charge
de les réexpédier à l'avant, aux premières réserves aéronautiques
établies dans les gares régulatrices, qui enfin
approvisionnaient les parcs aéronautiques des escadrilles.
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Dans la pratique, pour
une très courte période, le centre de Dijon abritera
la première réserve n° 6 au coté de la deuxième réserve. Pendant
les premiers mois, un déficit
d'officiers de commandement et chargés de gestion administrative créera
une pagaille comptable qui sera des plus longues à résorber,
au grand dam des fournisseurs qui avaient à subir des retards
de règlement, dans un contexte ou le flux des livraisons
devient quasi incontrôlable. L'attribution des fournitures aux unités,
qui sera réalisée dans
l'urgence, sans bons, sans inventaire, ni documents de réception,
s'avéra quelque peu anarchique.
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Du 2 au 8 aout, le centre
d'aviation n'aura pratiquement plus de gestion ni de
commandement, dès le deuxième jour de la mobilisation, le capitaine Fougeroux,
chef de Centre, avait reçu
une affectation autre. Le capitaine Janinet, officier administratif bien
qu'affecté à la première réserve n°6, palliera à l'essentiel, se
concentrant exclusivement à la gestion du Centre. Le 9 août
verra son départ pour Gray, avec son unité,
sans qu'il ait d'interlocuteur pour laisser d'éventuelles
consignes.
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La deuxième réserve
de ravitaillement restée sur place, se concentrera sur ses tâches
propres, comme les compagnies de dépôt et d'ouvriers,
fonctionnant indépendamment à ses cotés, comme unités
nouvelles. Dans le même temps arrivait encore le matériel en
renfort, provenant du déménagement du centre de Lyon,
trop éloigné du front, des hangars, des bâtiments démontables,
etc.
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La tâche, vitale pour
les unités du front, était d'importance, certaines livraisons
commandées avant-guerre arrivaient massivement, par exemple
celles de la société de pneumatiques Michelin, et étaient immédiatement
distribuées aux unités dont certaines subissaient des manques
importants. D'autres matériaux, fournitures, vêtements,
cartes, matériels de bureau et consommables manquaient
cruellement, les huiles par exemple. La deuxième réserve,
devra s'approvisionner directement sur place, auprès des sociétés
dijonnaises.
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La distribution aux
unités du front sera très perturbée un temps, le choc de
l'offensive allemande avait conduit de nombreuses troupes au
sol à se replier et à se re-positionner, générant une obstruction des voies de
communication. Cette situation conduira les escadrilles du front
à venir chercher elles mêmes leurs fournitures et leur
rechanges à Dijon et ailleurs, ce qui compliquait encore la
gestion comptable.
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La deuxième réserve,
en nécessité de reconstituer ses lots de secours dut
rassembler tout le matériel non utilisé, au sein du magasin du
centre, notamment, sans toutefois avoir la capacité
administrative d'en tenir un inventaire. Elle devra également
soutenir les premières réserves les plus proches qui
soufraient d'un déficit important.
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Cette situation durera
plusieurs mois, jusque dans l'hiver 1914-1915, ou la
stabilisation du front permit un retour à un fonctionnement
maitrisé, il en substituait toutefois une certaine pagaille
comptable paraissant inextricable, des impayés avoisnant les 20.000 francs de l'époque,
soit 67.000 euros d'aujourd'hui environ.
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Tout finira par rentrer
dans l'ordre, avec une simplification du système. La deuxième
réserve de ravitaillement avait rempli la fonction d'un magasin
Général avant l'heure, elle devint deuxième réserve générale.
Des convoyeurs spécialisé, livraient par la voie des airs, les
avions neufs, mis en ordre de vol, directement de Dijon aux
escadrilles destinataires.
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Très rapidement, la
montée en puissance, et l'activité aérienne des composantes
de l'aéronautique militaire, aviation et aérostation d'une
part, mais aussi les nouvelles missions, chasse et bombardement,
feront monter en charge le nombre des appareils, et le volume,
des matériaux, fournitures, rechanges, armements, munitions et
consommables devant être stockés à Longvic.
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Dans le même temps, le développement de
l'infrastructure du centre d'aviation s'était
poursuivit, mais à rythme réduit.
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Bien évidemment, les premiers hangars
Bessonneau en toile sur charpente bois de 1913,
et les differents baraquements improvisés sur
un terrain mal drainé se révèleront très largement insuffisants
et sous-dimensionnés pour faire face aux
nouveaux besoins en terme de
stockage. En 1916, de vastes hangars à
charpente métallique seront construits sur
une grande portion Est de la route
départementale par la société Augras.
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Mr Augras, à gauche avec trois de ses
contremaîtres.
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L'influence de la
réserve générale sur l'infrastructure. |
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La guerre, qui avait mis à mal le
Centre d'Aviation de Dijon à ses débuts, lui avait donné une nouvelle
dimension. Entre août 1916 et juin 1917, ce seront cent nouveaux hectares,
principalement situés sur la commune d'Ouges qui viendront augmenter son
emprise, pratiquement doublée. La première guerre mondiale, avait crée
une des plus importantes bases militaires de France, qui deviendra la BA
102.
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Il existe un document
" d'objectif ", d'origine allemande visant à l'évaluation
tactique des moyens du centre d'aviation militaire de Longvic. |
A partir d'une photographie de reconnaissance aérienne
datée du 4 septembre 1917, obtenue par un franchissemnt de
nos lignes via Belfort, l'ennemi réalise un
décompte précis des hangars présents, et en fonction
de leur superficie, il établit un calcul relatif des
avions susceptibles de s'y trouver . |
Ce qui donne un potentiel
théorique de 178 à
420 appareils !!!. |
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La photo ci -contre, comporte en inclusion marron clair
le projet initial de 1914 pour la zone opérationelle. |
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Il est
bien évident que ce chiffre impressionnant ne tient pas
compte de la capacité des hangars à contenir bien autre
chose que des avions. |
Le 24 novembre 1918, 200 appareils seront
présents à Ouges-Longvic pour les fêtes de la victoire,
mais ceux-ci pour l'essentiel revenaient du front. |
La photographie
aérienne ci-dessus, qui l'accompagne et sur laquelle est superposée
le plan de 1914 permet de prendre
la mesure de l'évolution de l'emprise du centre entre
1914 et 1917 . |
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l'extension prévue en 1914, dur ce seul plan, à été complètement dépassée, tous
les hangars reversés ont bien été livrés, et l'on en a construit
de nombreux autres ... |
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Photo
aérienne originale du 4 septembre 1917, ayant servi au rapport
d'objectif allemand, la version assemblée par les services
ennemis, puis les 3 photos la constituant découpées par moyen
informatique.A ce jour, il s'agit de la seule photo aérienne
complete et lisible, de la base aérienne incluant à la fois, la zone
opérationnnelle , et le quartier Ferber durant la première
guerre mondiale. On peut y distinguer quelques avions Voisin
d'école, et des hangars encore en construction.
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