Les
bombardements Allemands du 10 mai 1940 |
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Le bâtiment technique de Commandement
N°80 aux
vitres soufflées par les effets des bombardements Allemands |
Le 10 mai 1940, la guerre
s'est rapprochée et tous les terrains d'aviation du nord est de la France sont
bombardés, la région est dans le collimateur de la Luftwaffe . |
Première
alerte à 5 heures du matin : |
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Ecole technique (
batiment 17) détruite, photo prise par la Wehrmacht au
premiers jours de l'occupation. |
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Vers 5 heures du matin
un " Ketten " de trois
bombardiers allemands identifiés par des témoins comme des Heinkel 111 lâchent quatre bombes sur le terrain
d'aviation, c'est la zone du bâtiment 80 qui est touchée : l'école technique sera détruite,
les anciens hangars n°14 du GC II/3 et 9² du GC
III/3 sont endommagé . |
Mais au vu de la faiblesse des moyens engagés et en l'absence
de revendication, il semblerait que ce bombardement matinal ne
soit qu'un largage d'opportunité généré par des avions
de passage, ou dispersés par la chasse française, il pourrait tout aussi bien s'agir
de Junker 87 stukas . |
On note certaines imprécisions, y compris dans les documents
officiels. |
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En tout cas, d'après les sources Allemandes, les Heinkel 111
dans notre région ces jours appartenaient à deux grosses
unités de bombardement Allemandes les KG 51 Edelweiss et KG
55 Greiff, et le matin du 10 mai ces deux unités ont d'autres
missions de prévues : |
- le KG 55 n'a
pas de missions ce 10 mai pour Dijon, il est chargé de
bombarder Orléans et Troyes. |
- le KG 51
à charge de bombarder la base aérienne de Luxeuil Saint
Sauveur qui est un objectif prioritaire, les allemands savent
que des avions de chasse français s'y trouvent. |
Un avion de
reconnaissance sera abattu par la chasse française à
Chavanatte vers 6H00 du matin. |
Le bombardement de Dijon par le KG 51 est par contre
officiellement bien programmé pour l'après midi du 10 Mai,
et il aura lieu . |
15 heures ,
le
KG 51 "Edelweiss" bombarde la base de Longvic |
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Vers 15 heures
la base est bombardée par 9 Heinkel 111 du 7./KG51 " Edelweiss"
(III/KG51) venant des bases Allemandes de Landsberg et de Wörishofen . |
En trois "Ketten" de 3 avions, en trois vagues successives, ils
larguent des bombes explosives et incendiaires multiples à sous munitions " Elektron
" sur
toute la base : terrain, quartier Guynemer, soutes et ateliers. Les hangars en
bord de piste seront touchés. |
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Bombes Incendiaires
Multiples |
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Sur ces 3 photos d'origine allemandes de 2
sources différentes, 2 Ms 406 endommagés lors
du bombardement du 10 mai 1940 dans le hangar 9² (ancien hangar de
la 3éme Escadre en 1939), à l'arrière on distingue le bâtiment 80
(actuel PC Base) |
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Les appareils devraient etre vraisemblablement
les n° 836 & 347 l'absence de
données sur l'affectation en unité de ces 2 appareils
pourrait confirmer qu'il s'agit d'avions du Centre
d'Entretien Spécialisé Morane 406 n° 5/108 du CDT Pommarel
. |
Cette unité stationnée sur Dijon depuis décembre 1939
ne semble pas poursuivre son activité après ce
bombardement du 10 mai (RJSA, Registre journalier des
services aériens arrêté au 9 mai 1940 ). |
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Hangar n° 9² (ancien hangar du GC
III/3) détruit à 50% |
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Les autorités font état de cinq tués :
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Le Colonel
Lamont, de la troisième Escadre de Chasse, faisant
office de Commandant de Base sera tué d'un éclat de bombe en
plein cœur à proximité du monument Guynemer, alors même qu'il
tentait de rejoindre son avion pour intervenir.
Un caporal chef et
deux soldats de 2ème classe du Parc 15/102, un soldat de 2ème
classe du 426ème RP.
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On
dénombrera également 7 blessés, plusieurs magasins en flamme et 2
hangars endommagés par une vingtaine de bombes .
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Cette fois encore on notera des imprécisions, voire des
contradictions dans les documents officiels, des sources parlent
d'une troisième offensive en soirée qui causerait la mort de huit
personnes et une vingtaine de blessés
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Une
certaine panique est somme toute bien compréhensive chez nos
compatriotes, le ciel était empli d'avions et un simple nouveau survol
par des avions Allemands a
pu créer la confusion ...
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Des
bombes qui résonneront jusqu'à Berlin ! |
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Coté
confusion, les Allemands ne seront pas en reste, la moitié au
moins des 20 Heinkel 111 du III/KG 51"qui
décolleront de Langsberg vers 14H00/14H30 heure allemande
pour viser Dijon iront bombarder par erreur la ville Allemande
de Freiburg ! |
Cette
"Kolossal"
erreur fit des victimes outre Rhin et déchaînera la colère
du Maréchal Goering. |
Les
comptes rendus allemands font état de ressemblances entre les
terrains de Freiburg Breslau et ceux de Tavaux et de Dijon... |
Il semble bien que se sera l'action de la chasse française qui créera
une certaine panique parmi les assaillants et dispersera les avions au point
qu'ils en perdent le sens de l'orientation . |
En tout
cas au niveau du petit peuple, la propagande allemande de
l'époque n'aura d'autre choix que d'accuser le Bombardement Français, rien d'étonnant que les archives du
KG 51 "Edelweiss
" bien que
reconnaissant les faits, ne soit guères bavardes pour ce 10 Mai 1940 . |
Repositionnement
et repli. |
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Le bombardement du 10 mai
conduira au repositionnement d'un certain nombre d'unités et
de services, pour des secteurs moins exposés.
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L'état major de la base,
s'installera à Bretennieres.
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La Station
d'Avertissements Aéronautiques n° 7 du lieutenant Eyraud,
créée à la mobilisation, se repositionnera à Chevigny du
10 au 16 mai, date à laquelle, elle s'installera dans les
anciens locaux de la météo civile de Dijon-Larrey (
l'élèment supporté en région par la compagnie 15/102
entamera un repli vers le sud, le 15 juin 1940.)
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Le 11 Mai 1940, le Morane Saunier 406 n°143 est accidenté
sur la base. |
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