Histoire de
l'aérodrome de Dole-Tavaux
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Travaux Allemands sur le Camp
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Dole sera déclarée ville
ouverte et sera investie
sans combats..
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Les Allemands prirent rapidement toute la mesure du potentiel
de l'aérodrome, ce qui les conduira dès 1940 à réaliser de
nombreuses expropriations aux dépens de la commune de Gevry,
la privant encore une fois de riches terres agricoles.
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La
commune de Gevry se trouvera un temps comme enchâssée dans le
dispositif Allemand, les travaux sur le site débuteront assez
rapidement, entre la fin de 1940 et le début de 1941.
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Il y a fort à penser que dans un premier temps seule
la nécessité d'un desserrement de Dijon fut à l'origine
des installations à Tavaux, on peut raisonnablement
dire que le caractère
stratégique du lieu était moindre et pouvait se suffire de structures sommaires, au moins dans les premières années ou
l'aérodrome
était situé sur les arrières et en zone de supériorité aérienne
Allemande, ce sera l'installation de
la Chasse de Nuit qui changera radicalement la donne ...
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La construction du terrain d'aviation selon le
modèle allemand sera confiée au
Lw.fb.11.
Il sera fait appel à la
la société Blanchi Gaertner & Cie de Nuremberg ainsi qu'au personnel local réquisitionné
au titre du S.T.O, " Service du Travail Obligatoire " .
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Comme
on le voit sur cette photo aérienne renseignée par le GR
1/33, les Français avaient prévus d'aménager les infrastructures
de l'aérodrome
au plus près de la Commune de Gevry, vraisemblablement pour
s'écarter au maximum de l'usine chimique et de la zone
urbanisée des cités Solvay. |
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L'occupant ne reprit pas le schéma établi, il décidera
d'une implantation plus conforme au modèle Allemand , les
projets français disparaîtront sous le taxiway du nouveau
terrain, par contre la construction de nombreuses alvéoles
camouflées se fera à même la commune de Gevry.
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Notre Armée
de l'Air n'avait disposée à Tavaux avant guerre que d'une piste en
herbe, les Allemands faisant bien peu de cas de la présence du
"saumoduc",
conduite souterraine approvisionnant l'usine SOLVAY en Saumure et
qui gênait l'allongement de la piste au nord-est
réalisèrent une piste bétonnée
d'au moins 1600 de long par 80 mètres de large entourée d'un taxiway
et d'un réseau de dessertes de près de 13 Kilomètres pour relier
les différentes
installations réparties sur la surface du Camp . |
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Il est
clair que la piste Allemande de Tavaux constituait une installation
remarquable, ce qui ne manquera pas à la libération d'inciter nos
alliés Américains à s'y déployer .
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Par la suite
viendrons s' ajouter d'autres installations d'infrastructure, il sera construit
3 soutes à essence avec dessertes .
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Au nord-est
du camp il sera réalisé un gros hangar de mécanique appelé
familièrement hangar "Condor" par les gens du voisinage,
( il sera complètement détruit lors de l'évacuation du camp par la Luftwaffe
) . |
D'autres installations importantes de mécanique et de
menuiserie seront établies de l'autre coté de la route de Dole à
Tavaux . |
A proximité
immédiate du Hangar de mécanique " Condor" sera aménagé
un stand de tir " Avion" destiné
au réglage des armes de bord.
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Crédit photos © Photothèque STAC / Armée de l'Air
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Le stand de tir sera détruit avant l'arrivée des
alliés, la butte en U sera rasée dans les années
1946, des restes de murets maçonnés subsistèrent longtemps sur le site
ou on installa après guerre des silos à ciment . |
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Diffèrent abris, hangars et alvéoles sous filet furent réalisés, l'hypothèse actuelle
est qu'ils furent construit
sur le concept et sous la direction de personnels formés en hollande,
d'ailleurs la présence de cadres de l'entreprise Van Kepen est
souvent évoquée .
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L 'emprise du Camp,
notamment pour la zone de dispersion à l'est sera étendue jusque
sur les terres des communes de Choisey, Gevry et de Molay, on construira notamment une
quinzaine de Hangars en U d'environ 660 mètres² aux dépens de la commune de
Gevry .
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Un
inventaire réalisé par la 1ère RA en 1944
fait état de : |
15
hangars type pierre et ciment, 2 par levée de terre
dans la zone dispersion est (Gevry) |
7
hangars type pierre et ciment dans la zone dispersion
sud (vers Molay) |
6
hangars type pierre et ciment dans la zone nord |
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Dispersion et alvéoles,
Gevry
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Hangars
coté Gevry aperçus sous l'aile d'un Heinkel 111 du IV/KG55
de la base de Longvic |
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Les hangars d'alvéole de la zone
de Gevry sont pour l'essentiel tous
du même type, dît "en arc". Certains
comportaient toutefois un local interne chauffé, dont la cheminée
était encore visible dans l'immédiat après guerre. |
Pour
l'essentiel, sur des
alvéoles entièrement bétonnées au sol et reliées au
taxiway par des segments de pistes bétonnés subsistent
des socles en U de pierre et de béton armé réalisés
selon le standard allemand de l'époque, environ 2,20 mètres de hauteur pour
1,50 mètre d'épaisseur. |
D'une emprise de 660 m² ( 33x 22 mètres), ils
étaient destinés
à supporter des voûtes hémisphériques basses en
charpente bois recouvertes de matériaux bitumineux,
à l'instar de camps et bases
observés tant dans le nord de la France qu'aux Pays bas. La fermeture en
était assurée par des portes coulissantes sur rail (4). |
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Hangar en
construction, les portes n'ont pas encore été
montées et la boiserie du fond est encore incomplete, un bimoteur Junker 88 A de passage y est
abrité. |
Hangar
dont les portes n'ont pas encore été montées. A
l'arrière plan un bimoteur Heinkel 111 . |
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Bien moins imposants que les modèles
construits à Dijon pour accueillir les bombardiers Heinkel 111, ils
paraissent au départ plus adaptés à des avions de chasse du Type Bf 110,
mais de gros avions bimoteurs Dornier 217 ou Junker 88 Chasseurs de
Nuit y seront logés ... |
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Afin d'éviter toute confusion, il faut bien noter que les abris situés en bout de piste,
encore visibles
aujourd'hui furent construits par le Génie de l'Air Français dans
les années 1950, de temps à autre on pouvait
encore y apercevoir parfois quelques appareils de la
base de Dijon . |
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Alvéoles
construites par le Génie de l'Air dans les années 1950 |
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Un dépôt de
munition principal sera établi dans des alvéoles vers Molay, il s'en
trouvait également dans le bois des Vernaux et un autre dans un abri
bétonné à l'entrée du terrain vers Tavaux, mais les observations
de la résistance en 1944 indiquent que des munitions étaient
stockées à même le camp .
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Les routes de Dole à Tavaux et le chemin de Gevry furent bornées
de balises rouges montées sur des piquets, destinées à permettre l'atterrissage
de nuit . |
Les matériaux nécessaires à la
construction seront extraits principalement du lieu dit " les
prés de la Motte" situé en bout de piste du coté de Choisey,
il sera construit un pont de bois pour enjamber la rivière et l'on
utilisera un locotracteur à wagonnets basculants. |
Les sociétés employées sur le camp tentèrent
une expérience de Ferme de culture et d'élevage Charollais durant les
travaux, mais sans grand succès ... |
Ce furent les populations environnantes qui
seront mises à contribution et qui, en plus de la spoliation de leurs
terres devront supporter l'entretien du Terrain d'Aviation et des personnels qui y
travaillent.
Un document de la Luftflotte 3
récemment découvert dans les archives Allemandes fait état
des travailleurs non Allemands employés au camp de Tavaux au 20
Avril 1941, on en dénombre : |
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- 38 au niveau du Flierger Horst
Kommando chargé du fonctionnement de la base.
- 185 pour le Bauleitung chargé de la
construction du Camp. |
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Dans la première période de l'occupation, des habitants des cités ouvrières de Tavaux devront
loger des aviateurs Allemands ...
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C'est vraisemblablement suite à des renseignements transmis par des
français que le camp d'aviation de Tavaux éveilla visiblement l'intérêt des alliés et
sera attaqué une première fois
dès le 3 Juillet 1941.
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Si les importants travaux sur Tavaux se poursuivent, l'activité
aérienne sera limitée dans les deux premières années de
l'occupation.
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Base escale d'opportunité, desserrement de la base de Dijon, elle accueillera
principalement des avions de passage, des appareils des types les
plus divers pourront y etre observés de façon ponctuelle sans que
leur passage ai marqué l'histoire, des témoins disent par exemple
avoir aperçu des Dornier 17 dits aussi "crayons volants".
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l'installation de l'école de perfectionnement au bombardement du KG
IV/55 à Dijon amènera une activité supplémentaire, de nombreux
exercices liés à la formation des stagiaires auront lieu sur
place.
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Bimoteurs
Heinkel
111 du IV/KG55 de la base de Longvic de passage à Tavaux |
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Vers Juin 1942,
certainement à cause de l'offensive allemande à l'est, l'activité à Tavaux marque une
pause.
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Les allemands devant semblant rassembler leurs forces, et baisser temporairement leur garde
n'excluent pas complètement l'ouverture d'un nouveau front à
l'ouest, voir, un renforcement de l'activité aérienne anglaise. A titre préventif, ils barrent
le camp d'aviation par des murs de pierre sèche et des chevaux de frise, les
barrages seront retirés rapidement dès le 28 septembre de la même année .
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Les travaux reprendront normalement à la fin d'année et un canal sera creusé du camp vers le
Doubs pour l'évacuation des
eaux usées.
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Si les renseignements d'origine allemande sur l'infrastructure sont
rares, l'examen d'un rapport d'une mission de reconnaissance
anglaise de routine datant de 1943 fait état et alerte d'une
certaine montée en puissance du potentiel et des installations de
Tavaux. Le rapport considère le site comme utilisable, mais indique que
nombres de travaux sont encore inachevés..
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Les grands travaux ont repris sur le camp, et il se dit que
les ouvriers volontaires y sont pour l'heure grassement payés, on
parle de 175 francs par jour travaillé, 125 francs par jour chômé
et jusqu'a 1000 francs pour la mise à disposition d'une camionnette
...
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Un installation de radio-guidage
spécifique à l'atterrissage de nuit, vraisemblablement
destinée à la Chasse de Nuit était en cours d'aménagement en 1943 .
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Les observations alliées, la situerait parallèle à
la piste, cependant il
existait en forêt de Parthey, à proximité immédiate de
l'aérodrome, un camp important dont l'accès était très
rigoureusement interdit à la population, il pouvait abriter des
installations de Flak, et comme nous le verrons par la suite très
vraisemblablement des installations de
radioguidage.
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