Histavia21.net

Home - Index


Dole-Tavaux 

La CHASSE DE NUIT ALLEMANDE

                                              

110-NJG4.JPG (99075 octets)

Photographie d'un équipage de Bf110 Nachtjagër du II./NJG4 prise en régtion par le Ln Rgt 203  

La Chasse de Nuit Allemande et le 6.NJG4 

      Les activités allemandes pour ce qui concerne la chasse de nuit à Tavaux resteront des plus discrètes voir méconnues du voisinage, pourtant le camp et tout le secteur de Foucherans à Tavaux aura un rôle important dans le dispositif et le rythme des opérations sera assez soutenu .                  

     Le 6./NJG 4 ou sixième Staffel (escadrille) duodeuxième groupe NJG 4 ( II/NJG4) sera le principal maître des lieux, bien sur des avions des autres unités de la Chasse de nuit Allemande (Deutsche Nachtjagd) comme le 5./NJG4 basé à Dijon-Longvic y feront souvent escale .
   Cette escadrille utilisera essentiellement des bimoteurs équipés de radars de poursuite : 

   Bf 110, Dornier 217 & Junker 88 . 

   Certains appareils Dornier 217 étaient des vétérans rapatriés du front de l'est, des modèles peu courants, sur-armés, comme celui qui s'écrasera en 1944 en forêt de Saint Jean de Bœuf en Côte d'or .

   Ces appareils qui comptaient déjà 8 mitrailleuses et canons de nez, étaient munis d'un dispositif dorsal de 4 canons de 20 mm "Schrague Muzzik"ou musique oblique destiné à un tir de saturation .

 

   Hans Autenrieth  As de la Chasse de nuit Allemande débutera sa carrière à Dole-Tavaux, servira en  Belgique et  en Russie, avant d'y revenir comme Staffelkapitän en 1944 ...     

  La résistance et à travers elle les alliés n'auront de cesse de surveiller l'activité aérienne du camp d'aviation.

   Durant l'été 1944, les services alliés du renseignement observeront sur Tavaux  la présence d'une grande quantité de bimoteurs Junker 88, ce qui correspond bien aux informations émanant des archives Allemandes concernant la  conversion du II/NJG4 sur ce type d'appareil dans la même période.

     

 

      Les importants travaux d'extensions de l'emprise sur la commune de Gevry auraient été destinés à l'hébergements de ces avions.       

      Ceux-ci  seront ensuite déplacés sur Coulommiers pour faire face aux opérations alliées à l'Ouest .       

      La Chasse de Nuit Allemande était chargée d'intercepter les raids nocturnes et les nuées de bombardiers de la Royal Air Force qui presque toutes les nuits, inexorablement, traversaient le territoire français pour bombarder les sites industriels, en Allemagne en Italie et en région lyonnaise .      
KAMTOT.jpg (148006 octets)       

  La Logistique s'appuyait sur un système de collecte et de centralisation des informations en utilisant notamment pour la détection une ligne de surveillance et de détection appelée " Kammhuber Himmelbett ", Kammhuber pour l'officier Allemand qui la créa et Himmelbett pour faire référence au Baldaquin qui protège le lit du même nom ...

 :
BamaTavaux.JPG (100003 octets) 0mapfun1b.JPG (105690 octets)   Le support technique de l'unité de Chasse de nuit affectée à Dole-Tavaux était assuré par un régiment de transmission de la Luftwaffe le Ln.Ausb.Rgt.303. 

   

       L'unité assurait la mise en oeuvre des différentes stations de radiodétection dans la région dont le Dackel de Saint Jean de Boeuf en Côte d'Or .     
        Son état major se trouvait à Dijon ou se trouvait également une autre escadrille (5./NJG4 ), elle même composante du même deuxième groupe de chasse de nuit (II.NJG4)
        Tavaux était au centre du dispositif régional de la Chasse de Nuit et lorqu'il sera opérationnel, le poste de commandement  de  Foucherans dirigera les opérations aériennes pour une zone allant de Lyon à St Dizier .
      Les Stations radars Allemandes portaient généralement un nom de code emprunté à un animal dont la première lettre correspondait à la ville la plus proche : 
       Dackel (Basset) pour Dijon, Dromedär (Dromadaire) pour Dole ...
Les trains radars
    Le caractère particulièrement secret de ce type d'installations et de ce type d'unités fait qu'il est fort difficile aujourd'hui de retrouver des témoignages et des souvenirs dans le voisinage. 

   Ce n'est pas spécifique à la région, partout en France, ce qui touche à la Chasse de Nuit Allemande est souvent resté ultra confidentiel . 

    La riposte allemande se devait d'être en perpétuelle évolution pour répondre à l'accroissement de la menace due aux efforts soutenus du Bomber Command, tant en terme de méthode que de moyens .  
   C'est dans les archives Allemandes et surtout à la B.A.M.A de Freiburg que l'on retrouve l'historique des évènements.
   Par exemple, un document retrouvé tout récemment, émanant du XII Fliegerkorps décrit l'organisation et des moyens de la chasse de nuit Allemande :
   Il indique clairement qu'à la date du 19 Aout 1943  le support radar de l'escadrille de Dole -Tavaux et du  II/NJG4 était assuré par un détachement du 8./Ln.Rgt.42 affecté à la mise en oeuvre d'un Train spécial équipé d'appareils de détection radio-electrique : Freya, Würzburg-Riese et Seeburg-Tisch .
   Ce qui suppose que les installations radar" Dromedar" étaient encore inachevées, et n'étaient pas encore opérationnelles à cette date
    Les trains radars allemands empruntaient leurs noms de guerre aux îles indonésiennes : Celebes, Java, Borneo, Sumatra ).

    Signalé comme attaché à la Gare de Saint Triviers dans l'Ain à la date du 19 Août 1943, il venait de Brüssow dans les territoires de l'ancienne RDA et était mis en oeuvre par le 8./LnFlumAbt (E) zbV 21  

    S'il existait une dizaine de ces trains " Radars " plutôt utilisés à l'est, la présence du "Celebes N°1" relève de l'exception en Europe de l'Ouest et semblerait indiquer une certaine précipitation dans le déploiement du dispositif de détection dans notre région .

    Il est sans doute nécessaire de répondre à un accroissement de la menace aérienne, peut être en rapport avec les évènements d'Afrique du Nord et l'impossibilité de maintenir la couverture au Sud à la suite du bombardements fréquent des installations de la région de Lyon et du Sud-Est  .

    Encore plus récemment, dans les mêmes archives Allemandes, on viens de découvrir la trace d'un autre train radar, plus au sud, attaché à la gare de Thiel sur Acolin dans l'Allier, des photographies ont également été retrouvées .

    Cette nécessité de faire face, sans cesse, et dans la précipitation, se retrouve dans les travaux de construction menés tambour battant des stations radar du " Dackel "  que du  "Himmelbett-Kino"  ( Cinéma  Baldaquin) de Foucherans .

DROMEDÄR pour DOLE
    le 10./Ln.rgt.203 assurait lui le suivi de " Dromedar ", avec D comme première lettre pour Dole ...
    La  localisation exacte de la station radar décrite par le XII Fliegerkorps comme encore à l'essai et non opérationnelle fin Septembre1943  n'est pas établie avec certitude ...
    La couverture nord de la zone était encore assurée par la proximité du Dackel, Dromedär devant couvrir le sud de la région .
INSTALLATIONS DU BOIS DE PARTHEY
    Il reste des ruines d'une mystérieuse installation allemande dans le  bois de Parthey, près du péage de l'autoroute de Choisey. 
    Au stade actuel des recherches, il semblerait bien que se trouvait à Parthey un systéme de guidage et d'approche complexe et spécifique à la chasse de nuit .
   L'étude est compliquée par diffèrents facteurs:   
       - L'accès en était des plus rigoureusement interdit sous l'occupation, d'ou l'absence de témoignages utiles .
       - L'emprise sera réutilisée par un Bataillon du génie de l'Air Américain (819th EnGr Avn du 10.10.1944 au 20.12.1944))
         Cette unité américaine spécialisée dans l'aménagement d'aérodromes s'y installera du 10 Octobre au 20 Décembre 1944, ( on trouve trace de son installation dans divers documents relatifs à l'indemnisation des ayants droits et  propriétaires de la zone concernée )
      - Une ultérieure réutilisation par les services français du Génie est vraisemblable.
       - Dernière ombre au tableau : la construction d'une route, les travaux d'aménagement et la réalisation de l'autoroute semblent avoir effacés à jamais les traces des anciennes installations techniques, seuls subsistent quelques ruines très difficiles à renseigner ...

          L'écrivain Allemand Hoffman qui réalisera dans les années 1960 l'historique des unités de transmissions Allemandes cite le témoignage d'un Officier passant en chenillette pour se rendre à  Dole, puis à  Vesoul  en 1944, lequel évoque la présence d'un grand Radar Type Wasserman gisant au sol, victime d'une attaque par l'USAAF.

     Il semble vraisemblable qu'il s'agisse d'une confusion avec le Radar de Saint Jean de Boeuf .

     Il y eut bien une attaque des installations de Parthey par des avions Américains, la ferme toute proche sera mitraillée et subira des dommages, sans que l'on puisse avoir la certitude que c'était bien des installations précises qui étaient visées, il pourrait ne s'agir que d'un straffing d'opportunité ...           

 Divers Objets Allemands Retrouvés à Parthey 

   Les objets trouvés sur le terrain, ou conservés par les gens du voisinage peuvent parfois aider à la recherche.

boucle allemande 001.jpg (25382 octets) plaque identite all.jpg (91233 octets)

       ce ne sera guère le cas pour cette boucle de ceinturon alllemande qui a perdu sa partie centrale "à l'aigle Lw " ni pour cette plaque d'identité malheureusement restée vierge de toute inscription .

plaques.jpg (58600 octets)

   Par contre ces jetons numérotés qui étaient vraisemblablement destinés à accompagner des pieces de rechange semblent bien provenir du "Front-réparatür Junker" présent dans la région, de Romilly  à Dijon.  Ils pourraient indiquer, voir confirmer sa présence à Tavaux, ou de nombreux Junker 88 seront observés par les services alliés du renseignement en 1944 ...

INSTALLATIONS DU MONT ROLAND
     A ce jour l' importance, le rôle et le degré d'achèvement des installations militaires Allemandes situées sur le Mont Roland reste à définir, les liaisons téléphoniques étaient importantes, mais  il ne semble vraisemblablement s'agir que d'une installation de radio guidage goniométrique .
     Dès l'immédiat après Guerre, les lieux ont étés utilisés par un détachement de la base aérienne de Dijon, les installations Allemandes obsolètes ont été démontées, mais aucun témoignage recueilli auprès des militaires français ne va dans le sens de la présence au Mont Roland d'installations de détection radio électrique .
INSTALLATIONS DU BOIS DE CHEVAGNY 
   Prévoyants, et pour ne pas avoir à reconstruire les installations logistiques et l'intendance à chaque bombardement et aussi pour permettre un repos réparateur aux équipages des Chasseurs de Nuit, les Allemands préfèreront déplacer l'hébergement des pilotes et délocaliser les installations radio téléphoniques .
   Les Allemands construiront dans le bois de Foucherans très proche de luxueux casernements assez conséquents avec trois ou quatre gros bâtiments maçonnés et bétonnés et une bonne dizaine de baraquements en bois sur soubassements en dur, s'offrant même le luxe d'une vraie piscine de belle taille. 
   Mais le site de Foucherans sera surtout le Centre de commandement régional de la Chasse de nuit Allemande :                                    
  Nachjagd Raum Führer n° 120 ou NJRF 120  
  Suite >>> : Le camp allemand du bois de Foucherans  
Pages annexes :

-Essai de Journal du II./ NJG4 et Hans AUTENRIETH

-Essai de Journal des Pertes et victoires du 6./NJG4 Tavaux 

 

 


Retour Home