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Dole-Tavaux
La
CHASSE DE NUIT ALLEMANDE
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Photographie
d'un équipage de Bf110 Nachtjagër du II./NJG4 prise en
régtion par le Ln Rgt 203 |
La Chasse de Nuit
Allemande et le 6.NJG4
Les
activités allemandes pour ce qui concerne la chasse de nuit à
Tavaux resteront des plus discrètes voir méconnues du voisinage,
pourtant le camp et tout le secteur de Foucherans à Tavaux aura un rôle important dans le
dispositif et le
rythme des opérations sera assez soutenu .
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Le 6./NJG 4 ou sixième Staffel
(escadrille) duodeuxième
groupe NJG 4 ( II/NJG4) sera le principal maître des lieux, bien
sur des avions des autres unités de la Chasse de nuit
Allemande (Deutsche Nachtjagd) comme le 5./NJG4 basé à
Dijon-Longvic y feront souvent escale .
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Cette escadrille utilisera essentiellement des bimoteurs équipés de radars de poursuite
:
Bf 110, Dornier 217
& Junker 88 .
Certains
appareils Dornier 217 étaient des vétérans rapatriés du front de
l'est, des modèles peu courants, sur-armés, comme
celui qui s'écrasera en 1944 en forêt de Saint Jean de Bœuf en
Côte d'or . |
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Ces
appareils qui comptaient déjà 8 mitrailleuses et canons de nez, étaient munis
d'un dispositif dorsal de 4 canons de 20 mm "Schrague Muzzik"ou
musique oblique destiné à
un tir de saturation . |
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Hans
Autenrieth As de la Chasse de nuit Allemande débutera sa carrière à
Dole-Tavaux, servira en Belgique et en Russie,
avant d'y revenir comme Staffelkapitän en 1944 ...
La
résistance et à travers elle les alliés n'auront de cesse de surveiller
l'activité aérienne du camp d'aviation.
Durant
l'été 1944, les services alliés du renseignement observeront sur
Tavaux la présence d'une grande quantité de bimoteurs Junker 88, ce
qui correspond bien aux informations émanant des archives Allemandes concernant la conversion du
II/NJG4
sur ce type d'appareil dans la même période.
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Les importants travaux d'extensions
de l'emprise sur la commune de
Gevry
auraient été destinés à l'hébergements de ces avions.
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Ceux-ci seront
ensuite déplacés
sur Coulommiers pour faire face aux opérations alliées à l'Ouest
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La Chasse de Nuit Allemande était chargée d'intercepter les raids
nocturnes et les nuées de bombardiers de la Royal Air Force qui presque toutes
les nuits, inexorablement, traversaient le territoire français pour bombarder les
sites industriels, en Allemagne en Italie et en région lyonnaise .
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La Logistique s'appuyait sur un système de collecte et de centralisation des
informations en utilisant notamment pour la détection une ligne de
surveillance et de détection
appelée " Kammhuber Himmelbett ", Kammhuber pour
l'officier Allemand qui la créa et Himmelbett pour faire référence
au Baldaquin qui protège le lit du même nom ...
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Le support technique de l'unité de Chasse de nuit affectée
à Dole-Tavaux était
assuré par un régiment de transmission de la Luftwaffe le Ln.Ausb.Rgt.303.
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L'unité assurait la mise en oeuvre des différentes
stations de radiodétection dans la région dont le Dackel de Saint
Jean de Boeuf en Côte d'Or .
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Son état major se trouvait à Dijon ou se trouvait également une autre
escadrille (5./NJG4 ), elle même composante du même deuxième groupe de chasse de nuit
(II.NJG4)
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Tavaux était au centre du dispositif régional de la Chasse de Nuit
et lorqu'il sera opérationnel, le poste de commandement
de Foucherans dirigera les opérations aériennes
pour une zone allant de Lyon à St Dizier .
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Les Stations radars Allemandes portaient généralement un nom de
code emprunté à un animal dont la première lettre correspondait
à la ville la plus proche :
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Dackel (Basset) pour Dijon,
Dromedär (Dromadaire) pour Dole ...
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Le caractère particulièrement secret de ce type
d'installations et de ce type d'unités fait qu'il est fort difficile
aujourd'hui de retrouver des témoignages et des souvenirs dans le
voisinage.
Ce n'est pas spécifique à la région, partout en France,
ce qui touche à la Chasse de Nuit Allemande est souvent resté ultra confidentiel .
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La riposte allemande se devait d'être en perpétuelle évolution
pour répondre à l'accroissement de la menace due aux efforts
soutenus du Bomber Command, tant en terme de méthode que de moyens
.
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C'est dans les archives Allemandes et surtout à la B.A.M.A
de Freiburg que l'on
retrouve l'historique des évènements.
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Par exemple, un document retrouvé tout récemment, émanant du XII Fliegerkorps
décrit l'organisation et des moyens de la
chasse de nuit Allemande : |
Il indique clairement
qu'à la date du 19 Aout 1943 le support radar de l'escadrille
de Dole -Tavaux et du
II/NJG4 était assuré par un détachement du 8./Ln.Rgt.42
affecté à la mise en oeuvre d'un Train spécial équipé d'appareils de
détection radio-electrique : Freya, Würzburg-Riese et Seeburg-Tisch .
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Ce qui suppose que les installations radar" Dromedar"
étaient encore inachevées, et n'étaient pas encore opérationnelles
à cette date |
Les trains radars
allemands empruntaient leurs noms de guerre aux îles indonésiennes : Celebes,
Java, Borneo, Sumatra ).
Signalé comme attaché à la Gare de Saint Triviers dans l'Ain à la date du 19 Août 1943, il venait de Brüssow dans les territoires de l'ancienne
RDA et était mis en oeuvre par le 8./LnFlumAbt (E) zbV 21
S'il existait une dizaine de ces trains "
Radars " plutôt utilisés à l'est, la présence du
"Celebes
N°1" relève de l'exception en Europe de l'Ouest et
semblerait indiquer une certaine précipitation dans le déploiement du
dispositif de détection dans notre région .
Il est sans doute nécessaire de
répondre à un accroissement de la menace aérienne, peut être en rapport
avec les évènements d'Afrique du Nord et l'impossibilité de maintenir
la couverture au Sud à la suite du bombardements fréquent
des installations de la région de Lyon et du Sud-Est
. Encore
plus récemment, dans
les mêmes archives Allemandes, on viens de découvrir la trace d'un autre
train radar, plus au sud, attaché à la gare de Thiel sur Acolin
dans l'Allier, des photographies ont également été retrouvées . |
Cette nécessité de faire face,
sans cesse, et dans
la précipitation, se retrouve dans les travaux de construction menés
tambour battant des stations radar
du " Dackel " que du "Himmelbett-Kino"
( Cinéma Baldaquin) de Foucherans .
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le 10./Ln.rgt.203 assurait lui le suivi de
" Dromedar ", avec D comme première lettre pour Dole ...
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La localisation exacte de la station
radar décrite par le XII Fliegerkorps comme encore à l'essai et non
opérationnelle fin Septembre1943 n'est pas établie avec
certitude
...
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La couverture nord de la zone était encore assurée par la
proximité du Dackel, Dromedär devant couvrir le
sud de la région .
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INSTALLATIONS
DU BOIS DE PARTHEY |
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Il reste des
ruines d'une mystérieuse installation allemande dans le bois de Parthey,
près du péage de l'autoroute de Choisey.
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Au stade actuel des recherches, il semblerait bien que se trouvait
à Parthey un systéme de guidage et d'approche
complexe et spécifique à la chasse de nuit
.
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L'étude est compliquée par diffèrents facteurs:
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- L'accès en était des plus rigoureusement interdit sous
l'occupation, d'ou l'absence de témoignages utiles .
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- L'emprise sera réutilisée par un Bataillon du génie de l'Air
Américain (819th EnGr Avn du
10.10.1944 au 20.12.1944))
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Cette unité américaine spécialisée dans l'aménagement d'aérodromes s'y installera du 10 Octobre au 20
Décembre 1944, (
on trouve trace de son installation dans divers documents relatifs
à l'indemnisation des ayants droits et propriétaires de la
zone concernée )
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- Une ultérieure réutilisation par les services français du
Génie est vraisemblable.
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- Dernière ombre au tableau : la construction d'une route, les travaux d'aménagement et la
réalisation de l'autoroute semblent avoir effacés à jamais les traces des anciennes installations
techniques, seuls
subsistent quelques ruines très difficiles à renseigner ...
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L'écrivain Allemand Hoffman qui réalisera dans les années 1960
l'historique des unités de transmissions Allemandes cite le
témoignage d'un Officier passant en chenillette pour se rendre à Dole,
puis à Vesoul
en 1944, lequel évoque la présence d'un grand Radar Type Wasserman gisant
au sol, victime d'une attaque par l'USAAF.
Il semble vraisemblable qu'il s'agisse d'une confusion avec le Radar de Saint Jean de Boeuf
.
Il y eut bien une attaque des installations de Parthey par des
avions Américains, la ferme toute proche sera mitraillée et subira
des dommages, sans que l'on puisse avoir la certitude que c'était
bien des installations précises qui étaient visées, il pourrait ne
s'agir que d'un straffing d'opportunité ...
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Divers
Objets Allemands Retrouvés à Parthey
Les objets trouvés sur le terrain, ou conservés par les gens
du voisinage peuvent parfois aider à la recherche.
ce ne sera guère le cas pour cette boucle de ceinturon
alllemande qui a perdu sa partie centrale "à l'aigle Lw
" ni pour cette plaque d'identité malheureusement
restée vierge de toute inscription .
Par contre ces jetons numérotés qui étaient
vraisemblablement destinés à accompagner des pieces de
rechange semblent bien provenir du "Front-réparatür
Junker" présent dans la région, de Romilly
à Dijon. Ils pourraient indiquer, voir
confirmer sa présence à Tavaux, ou de nombreux Junker 88
seront observés par les services alliés du renseignement en
1944 ...
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INSTALLATIONS
DU MONT ROLAND |
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A ce jour l' importance, le rôle et le degré d'achèvement des
installations militaires Allemandes situées sur le Mont Roland reste à définir,
les liaisons téléphoniques étaient importantes, mais il ne semble vraisemblablement s'agir que d'une installation de radio guidage goniométrique
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Dès l'immédiat après
Guerre, les lieux ont étés
utilisés
par un détachement de la base aérienne de Dijon, les installations
Allemandes obsolètes ont été démontées, mais aucun témoignage recueilli auprès des militaires français ne
va dans le sens de la présence au Mont Roland d'installations de
détection radio électrique .
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INSTALLATIONS
DU BOIS DE CHEVAGNY |
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Prévoyants, et pour ne pas avoir à reconstruire les
installations logistiques et l'intendance à chaque bombardement
et aussi pour permettre un repos réparateur aux équipages des
Chasseurs de Nuit, les Allemands préfèreront déplacer
l'hébergement des pilotes et délocaliser les installations radio
téléphoniques . |
Les Allemands construiront dans le bois de Foucherans très proche de
luxueux
casernements assez
conséquents avec trois
ou quatre gros bâtiments maçonnés et bétonnés et une bonne dizaine de baraquements
en bois sur soubassements en dur, s'offrant même le luxe d'une vraie piscine de belle
taille. |
Mais
le site de Foucherans sera
surtout le Centre de commandement régional de la Chasse de nuit Allemande
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Nachjagd Raum Führer n° 120
ou NJRF 120 |
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Suite
>>> : Le camp allemand du bois de
Foucherans |
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